À quoi le règne de Dieu est-il comparable ?

 Contrairement aux règnes temporels, le règne de Dieu ne s’impose pas par la force au prix de grands moyens financiers et humains. Le règne de Dieu s’impose par la force de son message : « De même que la pluie et la neige descendent des cieux et n'y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer pour fournir la semence au semeur et le pain à manger, ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche, elle ne revient pas vers moi sans effet, sans avoir accompli ce que j'ai voulu et réalisé l'objet de sa mission » (Is 55, 10-11).

On notera l’insignifiance de ce qui est porteur de ce règne dans les comparaisons utilisées par Jésus : une graine de moutarde qu’on enfouit dans la terre et à une quantité infime de levain qu’on enfouit dans trois grandes mesures de farine. De même, l’apôtre Paul a-t-il remarqué combien sont faibles et fragiles ceux qui se font porteur de la Bonne Nouvelle du salut : « Mais ce trésor, nous, les Apôtres, nous le portons en nous comme dans des poteries sans valeur ; ainsi, on voit bien que cette puissance extraordinaire ne vient pas de nous, mais de Dieu » (2 Co 4, 7). La faiblesse des moyens, de ceux qui se font les messagers de ce règne déjà présent parmi nous mais sans avoir révélé toute sa puissance comme la graine de moutarde ou le levain, est vraiment caractéristique de l’action de Dieu dans le monde comme l’a déclaré le Seigneur à l’apôtre Paul : « Ma grâce te suffit: car la puissance se déploie dans la faiblesse » et ce dernier d’en tirer la conclusion suivante : « C'est donc de grand cœur que je me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ. C'est pourquoi je me complais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les détresses, dans les persécutions et les angoisses endurées pour le Christ; car, lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort » (2 Co 12, 9-10).

La faiblesse des messagers est-elle mise à jour, les scandales ébranlent-ils l’Église du Christ, celle-ci vient-elle à être désertée par un grand nombre de ceux qui s’en disaient fidèles, qu’il n’y a pas lieu de s’affliger mais de se tourner avec confiance vers le Christ afin qu’il manifeste sa puissance dans la faiblesse du petit reste (Is 10, 20-22) en conformité avec la promesse faite à l’apôtre Paul. De fait, ceux qui ont cherché à cacher la faiblesse de certains messagers, ont-ils obtenu un effet contraire à celui espéré et causé un dommage beaucoup plus grand que celui qu’ils espéraient à éviter. Dans la tourmente, il faut s’appuyer sur cette autre promesse faite par Jésus à Pierre concernant son Église à l’effet que les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle (Mt 16, 18).