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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Aimer

 

 

Aimer

 

Un scribe qui avait entendu la discussion, et remarqué que Jésus avait bien répondu, s'avança pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as raison de dire que Dieu est l'Unique et qu'il n'y en a pas d'autre que lui. L'aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices. » Jésus, voyant qu'il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n'osait plus l'interroger.  

 

Marc 12, 28-34

 

 

Personne n'osait plus l'interroger. Il n’y a rien à rajouter, toute spiritualité authentique est résumée en ces quelques mots : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force et ton prochain comme toi-même.

 

Amour de Dieu et amour du prochain sont indissociables. Ce sont les deux faces d’un même et unique amour. « Si quelqu'un dit: "J'aime Dieu" et qu'il déteste son frère, c'est un menteur: celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne saurait aimer le Dieu qu'il ne voit pas » (1 Jn 4, 20). Le prochain, la sœur ou le frère bien en chair qui se dresse devant nous, est la face visible, l’intermédiaire par lequel le Dieu invisible quémande notre amour. « Et qui est mon prochain ? » (Lc 10, 29). La définition première du mot prochain dans le dictionnaire le Petit Robert donne : « Très rapproché, le plus rapproché ». Le prochain n’est pas une personne quelconque qui se confond dans la masse mais toute personne qui croise notre chemin, que cela nous plaise ou non, et faut-il aimer davantage si cette personne dérange (notamment nos plans) ou nous est antipathique.

 

Comment aimer Dieu ? En faisant de Lui le seul but de notre existence, en mettant notre confiance en Lui seul : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. Lui donner préséance sur toute chose : plaisir, pouvoir, argent… et même notre propre raison ! Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Mais encore ? En soumettant notre volonté à la sienne, volonté exprimée de façon objective dans les commandements et préceptes contenus dans les textes sacrés : « À ceci nous savons que nous le connaissons: si nous gardons ses commandements. Qui dit: "Je le connais", alors qu'il ne garde pas ses commandements est un menteur, et la vérité n'est pas en lui. Mais celui qui garde sa parole, c'est en lui vraiment que l'amour de Dieu est accompli. À cela nous savons que nous sommes en lui » (1 Jn 2, 3-5).

 

Comment aimer le prochain ? Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Qu’est-ce à dire ? J’ai longtemps buté sur le comme toi-même que j’interprétais dans les sens comme je m’aime moi-même. Cela me causait problème parce qu’en faisant de l’homme l’aune par lequel serait déterminé l’amour dû au prochain, le même amour ne serait pas exigé de tous et ceux qui ne s’aiment pas n’auraient pas à aimer autrui. Inversement, se retrouveraient dans une situation particulièrement ironique ceux qui ont un amour-propre démesuré, et sont par là le moins enclins à aimer autrui, de qui Dieu exigerait le plus grand amour des autres. Je crois que la juste interprétation à donner à cette phrase est plutôt : Tu aimeras ton prochain comme toi-même tu es aimé de Dieu, à savoir inconditionnellement, infiniment et avec miséricorde. Ainsi l’amour de Dieu devient la mesure de l’amour attendu de nous, c'est-à-dire que l’amour ne connaît pas de limites comme affirmé par Augustin d’Hippone : « La mesure de l’amour c’est d’aimer sans mesure ». Cela rejoint tous les textes évangéliques : « Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs, afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5, 45-46),  « Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu'à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois » (Mt 18, 21-22), « pardonne-nous nos torts envers toi, comme nous-mêmes nous avons pardonné à ceux qui avaient des torts envers nous » (Mt 6, 12), « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7)… D’ailleurs Jean nous fait remarquer avec raison que tout amour véritable puise sa source en Dieu, que notre amour n’est pas une initiative personnelle mais une réponse à donner à l’amour reçu préalablement: « Quant à nous, aimons, puisque lui nous a aimés le premier » (1 Jn 4, 19) et « En ceci s'est manifesté l'amour de Dieu pour nous: Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui. En ceci consiste l'amour: ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres » (1 Jn 4, 9-11).

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