Amitié

L’apôtre Paul a expérimenté tout comme son maître, le Christ, les limites de l’amitié humaine. Quoi d’étonnant à cela ? Le disciple n’est pas plus grand que le maître (Lc 6, 40). Or, à l’arrestation de Jésus, quand les choses ont mal tourné, les disciples se sont enfuis et l’apôtre Pierre, qui s’était pourtant engagé à demeurer près de Jésus contre vents et marées « Si tous succombent à cause de toi, moi je ne succomberai jamais » (Mt 26, 33), a pourtant renié ce dernier à trois reprises lorsque « la soupe est devenue chaude », tel que prédit par Jésus (Mt 26, 34).

À l’image de Jésus qui a pardonné à Pierre, Paul pardonne : Que Dieu ne leur en tienne pas rigueur. Le pardon forge les amitiés les plus profondes. L’apôtre Pierre ira éventuellement jusqu’à donner sa vie pour celui qu’il avait pourtant lâchement laissé tomber auparavant. Combien est vrai le proverbe afghan : Avec tes ennemis, patiente; et avec tes amis, pardonne ! Et tellement pertinent se révèle le constat de Cicéron : On voit qu'un ami est sûr quand notre situation ne l'est pas !

À défaut de pouvoir compter sur les hommes pour le soutenir lorsque sa situation devient périlleuse, le spirituel met toute sa confiance en Dieu ainsi que l’y incite le psalmiste : « En Dieu seul repose-toi, mon âme, de lui vient mon espoir; lui seul mon rocher, mon salut, ma citadelle, je ne bronche pas; en Dieu mon salut et ma gloire, le rocher de ma force. En Dieu mon abri, fiez-vous à lui, peuple, en tout temps, devant lui épanchez votre cœur, Dieu nous est un abri! Un souffle seulement, les fils d'Adam, un mensonge, les fils d'homme; sur la balance s'ils montaient ensemble, ils seraient moins qu'un souffle » (Ps 62, 6-10). Cette solidité, cette fiabilité, du support divin, l’apôtre Paul l’a expérimenté : Le Seigneur, lui, m'a assisté alors que tous m'ont abandonné.

À Dieu, la confiance, aux hommes, le pardon ! Ainsi, point de déception, point de rancune ! Un point d’ancrage sûr et des personnes avec qui partager la paix de l’âme qui en résulte !