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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Avarice

 

Avarice

 

Gardez-vous bien de toute âpreté au gain ; car la vie d'un homme, fût-il dans l'abondance, ne dépend pas de ses richesses.

 

Luc 12, 15

 

 

Posséder est légitime. Le problème commence lorsque l’argent ou des biens nous possèdent. Ou nous obsèdent (Pascal Ide, Les 7 péchés capitaux, Mame-Edifa, p. 113). Le problème commence lorsque ce qui devrait n’être qu’un moyen devient une fin en soi, portant même ombrage à Dieu qui devrait pourtant être notre unique fin, ce qui fait dire à Jésus : « Nul ne peut servir deux maîtres… Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent » (Mt 6, 24).

 

L’apôtre Paul identifie la possession et son désir comme un péché capital, une faute qui est à la source de plusieurs autres : « la racine de tous les maux, c'est l'amour de l'argent. Pour s'y être livrés, certains se sont égarés loin de la foi et se sont transpercé l'âme de tourments sans nombre » (1 Tm 6, 10). L’un des tourments de celui qui amasse pour lui-même, au lieu d'être riche en vue de Dieu (Lc 12, 21) est l’inquiétude de perdre ce qui a été accumulé à l’image de l’homme riche dont les terres avaient tellement rapporté qu’il ne savait plus que faire de ses récoltes et se préoccupe de construire de plus grands greniers (Lc 12, 16-20) plutôt que de partager sa bonne fortune avec ceux que la vie a moins choyés et ainsi satisfaire à l’exigence morale de la destination universelle des biens.

 

Au cours des derniers siècles, le désir d’enrichissement a desservi le bien commun en ce qu’il conduisait certaines personnes à consacrer des efforts additionnels ou prendre de plus grands risques pour accroître une capacité de production inférieure aux possibilités offertes par les ressources disponibles. L’enrichissement des uns contribuait alors à l’enrichissement du plus grand nombre ou, à tout le moins, les ressources étant « illimitées », cela ne contribuait pas à appauvrir les autres. Cela n’est malheureusement plus le cas alors que nous touchons à, si nous n’avons pas dépassé, la capacité maximale d’exploitation de la planète. Nous, nous retrouvons dans un système fermé à l’image d’une table de poker où ce que gagne un joueur doit nécessairement avoir été perdu par un ou plusieurs autres autour de la même table. Ainsi, l’enrichissement des uns appauvrit-il les autres qu’il s’agisse de leurs contemporains ou des générations futures qui hériteront d’une planète aux capacités plus limitées que celles dont jouissaient leurs prédécesseurs. Nous entrons dans une ère nouvelle où nous devons nous questionner davantage sur les façons les plus appropriées de partager de façon équitable les ressources disponibles plutôt que sur les moyens d’en accumuler individuellement plus. De là tirent leur origine les mouvements tels les « indignés » ou « occupons Wall Street ». Plus qu’un coup de gueule passager, il s’agit d’une réflexion profonde à entreprendre pour satisfaire les exigences de la justice ainsi que du partage souhaité par Dieu qui permet d’accumuler pour la vie qui n’aura pas de fin, celui qui accepte de perdre (de partager) en ce monde, gagnant dans l’autre.

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