Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
3 Octobre 2012 Parole du jour
Comme des agneaux
Allez ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. N'emportez ni argent, ni sac, ni sandales, et ne vous attardez pas en salutations sur la route. Dans toute maison où vous entrerez, dites d'abord : 'Paix à cette maison. 'S'il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l'on vous servira ; car le travailleur mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qu'on vous offrira. Là, guérissez les malades, et dites aux habitants : 'Le règne de Dieu est tout proche de vous. '
Luc 10, 3-9
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D’emblée faut-il rappeler que « l’agneau de Dieu » (Jn 1, 29), désigné tel par Jean Baptiste, c’est Jésus. Quand Jésus envoie les disciples comme des agneaux au milieu des loups, il se propose comme modèle notamment dans la faiblesse des moyens : n'emportez ni argent, ni sac, ni sandales. Quant à la recommandation suivante, ne vous attardez pas en salutations sur la route, ce n’est pas que le chargé de mission doit être asocial mais plutôt qu’à la suite de Jésus il doit veiller à élargir sans cesse le cercle de ceux auxquels il porte le message du salut : « Le jour venu, il sortit et se rendit dans un lieu désert. Les foules le cherchaient et, l'ayant rejoint, elles voulaient le retenir et l'empêcher de les quitter. Mais il leur dit: "Aux autres villes aussi il me faut annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu, car c'est pour cela que j'ai été envoyé." » (Lc 4, 42-43). Le missionnaire doit également être un messager de paix, de la paix extérieure en œuvrant à rapprocher les hommes entre eux et avec Dieu et de la paix intérieure en éveillant les consciences à ce que la fin de l’homme ne consiste pas à chercher à satisfaire des passions insatiables mais à aimer ses semblables et Dieu ce qui lui permettra de jouir du bonheur, de façon imparfaite en ce monde et en plénitude pour l’éternité. La salutation de paix sera d’ailleurs la formule employée par le Ressuscité lorsqu’il se manifestera à ses disciples pour la première fois : « lui se tint au milieu d'eux et leur dit: "Paix à vous!" » (Lc 24, 36). La recommandation ne passez pas de maison en maison s’adresse, quant à moi à ceux qui pourraient être tentés par le prosélytisme, de chercher à susciter l’adhésion d’un public à leur foi (cf Wikipedia). Penser « convertir » les autres est pour le moins prétentieux. L’Esprit de Dieu est le grand ouvrier de la mission : il prépare par avance les cœurs à accueillir la Bonne Nouvelle, il conduit celui qui est en recherche vers le missionnaire ou vice versa comme Étienne auprès de l’eunuque de la reine Candace (Ac 8, 26-38), Lui encore inspire les paroles susceptibles de toucher les cœurs… Passer de maison en maison, c’est chercher à s’imposer ce qui est contraire à la douceur caractéristique de Jésus et la volonté de son Père qui est de préserver la liberté de chacun d’adhérer à Lui ou non. L’absence ou l’insuffisance de moyens constitue un acte de confiance en l’action de cet Esprit, cette foi susceptible de déplacer les montagnes (Mc 11, 23) produisant plus de fruits que ce que ne garantissent nos vains efforts.
S’il y a danger à se trouver agneau parmi les loups, l’envoyé qui marche dans les pas de Jésus trouve matière à le rassurer dans les paroles de Jésus à Pilate : « Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi, si cela ne t'avait été donné d'en haut » (Jn 19, 11). À la fin, la volonté de Dieu se réalisera.