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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Pas de repos

 

 

Pas de repos

 

En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. » Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer la tête. »

 

Luc 9, 57-58

 

 

Jésus prêcherait-il l’activisme ? Encouragerait-il à se dépenser jusqu’à se rendre au bout de nos forces et même à dépasser cette limite ? Certes pas ! Tout au contraire ! Celui qui va au-delà de ses forces pèche par orgueil, il s’imagine faire quelque chose pour Dieu alors que c’est ce dernier qui inspire les bonnes actions, soutient celui qui les accomplit et leur fait donner le fruit espéré. Comme c’est Dieu qui fait tout et ne demande que la contribution de notre bonne volonté, nous nous dépensons en pure perte lorsque nous outrepassons nos limites. Mieux vaudrait alors prier et se reposer que de sombrer dans l’excès et s’agiter inutilement.

 

Mais alors que signifie le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer la tête ? Cela veut dire qu’il n’y a pas de retraite, de moment où nous pouvons nous reposer sur nos lauriers tant que nous pérégrinons sur cette terre, que nous ne sommes pas parvenus au repos éternel. La vie est un long cheminement au cours duquel nous devons aspirer à la perfection : « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Vouloir suivre Jésus, c’est s’engager dans la voie de la perfection. Cette perfection étant inaccessible, nul n’étant bon que Dieu seul (Lc 18,19), personne ne peut prétendre être arrivé à destination avant d’avoir rendu son dernier soupir.

 

Le combat incessant du spirituel est de deux ordres : résister aux tentations que lui suggère le Prince de ce monde (Jn 12, 31) qui lui viennent de l’extérieur et, intérieurement, combattre ses tendances mauvaises et se détacher du sensible pour ne s’attacher qu’à Dieu seul. Tendances mauvaises et tentations externes se confondent, l’Ennemi cherchant à capitaliser sur nos points faibles, notamment l’orgueil. Le détachement, quant à lui, ne se trouve pas automatiquement dans la pauvreté, celui qui ne possède pratiquement rien pouvant être très attaché au peu qu’il a. Comme le disait Jean de la Croix : « Beaucoup, pour n'avoir pas le courage d'en finir avec une petite attache, n'arriveront jamais à la perfection de l'amour. Qu'importe qu'un oiseau soit retenu par un fil mince, il n'en est pas moins prisonnier » (1MC 11,4) ; (VFB 3,18). Le détachement, c’est accueillir avec une joie égale richesse et pauvreté, santé et maladie… à la suite de Job qui loue Dieu jusque dans l’épreuve : « Nu, je suis sorti du sein maternel, nu, j'y retournerai. Yahvé avait donné, Yahvé a repris: que le nom de Yahvé soit béni! » (Jb 1, 21). Le combat c’est également accepter les circonstances adverses, dont la diminution des capacités en fin de route, et offrir la douleur qui en résulte pour le salut du plus grand nombre comme Paul : « En ce moment je trouve ma joie dans les souffrances que j'endure pour vous, et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l'Église » (Col 1, 24).

 

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