Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
30 Novembre 2011 Parole du jour
Dire et faire
Il ne suffit pas de me dire : 'Seigneur, Seigneur !', pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc… Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable.
Matthieu 7, 21.24.26
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Quoi que l’on dise, que ce soit dans l’ordre matériel ou spirituel, nos paroles ne sont que du vent si elles ne sont pas appuyées par une conduite conforme à ce qui a été dit. Il vaut mieux s’abstenir de parler si nous sommes incapables d’appuyer notre discours par des gestes qui soient en accord avec celui-ci car autrement l’exemple donné non seulement sème le doute sur la véracité de nos propos mais encore renforcit l’option opposée, les auditeurs se disant : « Les paroles de ceux-ci sont un tissu de fausseté, leur attitude dénonce les mensonges qu’ils s’efforcent malgré tout de nous faire avaler ».
L’apôtre Paul affirme : « celui qui, de sa bouche, affirme sa foi parvient au salut » (Rm 10, 10). C’est en effet là le premier pas, celui qui coûte le plus, pour se mettre en route sur le chemin du salut. Ce pourrait être le seul nécessaire, le salut étant pure grâce, un don immérité accordé par la divine miséricorde. Le meilleur exemple est le larron crucifié qui se fait promettre par Jésus d’accéder au Royaume en raison de la foi professée, rien ne venant contredire par la suite (avant qu’il ne meure) les nouvelles convictions affirmées. Cependant, pour la majorité d’entre nous qui vivrons assez longtemps après avoir confessé notre foi pour agir de façon contraire à nos paroles, l’humilité est de mise. Comme l’apôtre Paul, il faut avouer nos faiblesses : « je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas » (Rm 7, 19). Le moyen privilégié pour le croyant de le faire est par le sacrement de réconciliation en demandant à Dieu les grâces nécessaires pour surmonter la faiblesse de la chair à l’exemple d’Augustin d’Hippone : « Donne-moi ce que Tu me demandes et demande-moi ce que Tu me donnes » ou, encore, en disant comme le père de l’enfant possédé : « Seigneur, Je crois! Viens au secours de mon manque de foi! » (Mc 9, 24). Dans un tel contexte, la profession de foi renouvelée devient un perpétuel défi lancé à soi-même d’ajuster sa conduite à ce qui a été dit, à l’image d’un grappin fixé à une corde que l’on lance au faîte ou par-dessus un obstacle dans l’espoir qu’il s’accroche à quelque chose de suffisamment solide pour supporter notre poids au cours de l’ascension. Gare cependant à celui dont les paroles ne seraient pas sincères et qui n’a pas l’intention d’amender sa conduite pour la conformer à la foi professée : il « est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ; la maison s'est écroulée, et son écroulement a été complet » (Mt 7, 26-27).