Promptitude

L’opportunité se présente. Elle est normalement là pour une fenêtre de temps limitée, généralement plus courte que longue, quand elle n’attend pas une réponse immédiate. Aussi séduisante puisse-t-elle paraître, beaucoup d’obstacles réels ou fictifs chercheront à nous retenir, le principal étant la crainte de l’inconnu. N’y aurait-il point d’obstacles, notre situation serait-elle désespérée sans véritable alternative, que nous peinerons à croire qu’une chose merveilleuse puisse nous arriver à l’exemple de Jacob qui tarde à quitter son pays ravagé par la famine pour aller retrouver Joseph, le fils qu’il croyait mort et qui, devenu l’homme de confiance de pharaon, l’invite à partager sa bonne fortune.

Les apôtres, comme plusieurs autres grands personnages bibliques, méritent notre admiration pour avoir tout laissé pour répondre aussitôt à l’appel de Dieu, laissant pour Lui métier, famille … Il y a fort à parier que Jésus en a appelés beaucoup plus à venir à sa suite que ceux qui ont donné une réponse favorable car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus (Mt 22, 14). On le voit d’ailleurs à deux reprises dans Luc alors que Jésus invite deux personnes qui lui répondent : « Permets-moi d’abord… » (Lc 9, 59.61) et Jésus de déclarer : « Quiconque a mis la main à la charrue et regarde en arrière est impropre au Royaume de Dieu » (Lc 9, 62). Que d’opportunités laissons-nous filer parce que nous hésitons à nous arracher du connu pour plonger dans l’inconnu ! L’apôtre Paul dit que le salut éternel est facilement accessible : « Si tu affirmes de ta bouche que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, alors tu seras sauvé. Celui qui croit du fond de son cœur devient juste ; celui qui, de sa bouche, affirme sa foi parvient au salut. En effet, l'Écriture dit : Lors du jugement, aucun de ceux qui croient en lui n'aura à le regretter » (Rm 10, 9-11).  Encore faut-il, pour profiter de cette opportunité si généreusement offerte, s’efforcer de conformer sa conduite à la foi professée : « Celui qui prétend demeurer en lui (Dieu) doit se conduire à son tour comme celui-là (le Christ) s'est conduit.  À ceci nous savons que nous connaissons Dieu: si nous gardons ses commandements. Qui dit: "Je le connais", alors qu'il ne garde pas ses commandements est un menteur, et la vérité n'est pas en lui » (1 Jn 2, 6.3-4). Si nous espérons accéder au salut éternel, sommes-nous disposés à renoncer maintenant à ce qui peut y faire obstacle ? Plus fondamentalement encore, interrogeons-nous : « Croyons-nous vraiment en Dieu ? » Un musulman pénétrant dans une église catholique faisait remarquer à un croyant qui l’accompagnait : « Si je croyais, comme vous le dites, que Dieu est présent dans le tabernacle d’une église, je serais à genoux face contre terre devant Lui (plutôt que d’afficher une indifférence relative ou totale en sa présence) ».