Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
30 Janvier 2012 Parole du jour
Espoir
Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L'enfant n'est pas morte : elle dort.
Marc 5, 39
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Jésus invite à espérer contre toute espérance (Rm 4, 18) à l’image d’Abraham. Le proverbe dit que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Eh bien ! Jésus repousse les frontières de l’espérance et montre que Dieu peut encore agir même lorsque tout est objectivement perdu. Apporter l’espérance à un monde en voie de la perdre, prêt à sombrer dans le cynisme, voilà un des principaux rôles du croyant dans la société, ce qui n’a pas échappé à l’apôtre Pierre : « Soyez toujours prêts … à rendre compte de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect. Ayez une conscience droite, pour faire honte à vos adversaires au moment même où ils calomnient la vie droite que vous menez dans le Christ. Car il vaudrait mieux souffrir pour avoir fait le bien, si c'était la volonté de Dieu, plutôt que pour avoir fait le mal » (1 P 3, 15-17). S’il a renié le Christ par trois fois, je ne crois pas que la couardise était la cause première de son attitude car il n’a pas hésité à sortir le glaive et à trancher l’oreille du serviteur du grand-prêtre (Jn 18, 10) lorsqu’on est venu arrêter Jésus. Si Pierre a renié, c’est qu’il a perdu espérance lorsqu’il a vu que, contre toute attente, ses attentes du moins, celui qu’il avait pourtant confessé être le Messie allait mourir et avec Lui les espoirs qu’il avait fondés d’un Messie qui allait procurer à Israël la domination sur ses adversaires. S’il exhorte à non seulement à garder espoir mais à en témoigner, c’est qu’il a lui-même expérimenté les conséquences fâcheuses de la perte d’espérance. À l’époque du reniement, Pierre n’avait manifestement pas compris les paroles de Jésus à l’effet que même la mort peut être porteuse de vie : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 24). Mais maintenant, il incite à l’espérance en raison même de l’événement qui l’avait poussé à la désespérance : « C'est ainsi que le Christ est mort pour les péchés, une fois pour toutes ; lui, le juste, il est mort pour les coupables afin de vous introduire devant Dieu. Dans sa chair, il a été mis à mort ; dans l'esprit, il a été rendu à la vie » (1 P 3, 18).
Pour Dieu, rien n’est jamais perdu. C’est pourquoi Jean-Paul II a exhorté les jeunes Chiliens et nous à travers eux à garder l’espérance : « Je voudrais m'arrêter particulièrement sur les paroles recueillies des lèvres mêmes de Jésus : « L'enfant n'est pas morte : elle dort ». Ces paroles profondément révélatrices m'incitent à penser à la mystérieuse présence du Seigneur de la vie dans un monde qui semble avoir succombé à l'impulsion éhontée de la haine, de la violence et de l'injustice. Mais non, ce monde, qui est le vôtre, n'est pas mort, mais il dort » et j’ajouterais les paroles de Paul : « en attente de la révélation des fils de Dieu » (Rm 8, 19), qui réveilleront par leur espérance indéfectible le désir du bien et de Dieu, qui y sont présents, ne fut-ce qu’à l’état embryonnaire. Espérons en un monde meilleur en raison de la présence réelle bien que discrète du Seigneur, témoignons de cette espérance en parole et en actes, et ce monde, en apparence mort, deviendra meilleur.