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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Magnanimité

 

Magnanimité

 

Shiméi maudissait le roi en lui criant : « Va-t'en donc, assassin, scélérat ! Le Seigneur a fait retomber sur toi tout le sang de la maison de Saül dont tu as usurpé la royauté ; c'est pourquoi le Seigneur a remis la royauté entre les mains de ton fils Absalon. Te voilà livré au malheur que tu mérites, car tu es un assassin. » Abishaï, fils de Cerouya, dit au roi : « Ce chien crevé va-t-il longtemps maudire le roi, mon seigneur ? Je vais aller lui trancher la tête. » Mais le roi répondit : « À quoi bon, fils de Cerouya ? S'il maudit, c'est peut-être parce que le Seigneur lui a ordonné de maudire David. Alors, qui donc pourrait le lui reprocher ? » David dit à Abishaï et à tous ses officiers : « Même le fils qui est de mon sang s'attaque à ma vie : à plus forte raison ce descendant de Benjamin ! Laissez-le maudire, si le Seigneur le lui a ordonné. Peut-être que le Seigneur considérera ma misère et me rendra le bonheur au lieu de sa malédiction d'aujourd'hui. » David et ses hommes continuèrent leur route.

 

2 Samuel 16, 8-13

 

 

Quelqu’un nous injure-t-il, que notre réaction instinctive est de faire tout en notre possible pour lui clouer le bec, les plus excessifs se servant autrefois de l’épée, aujourd’hui des tribunaux, pour y arriver. Admirons  l’attitude magnanime de David qui reconnaît à Shiméi le droit de le maudire. Comment David en est-il arrivé là ? Il a appris l’humilité de la chute qui a résulté de ses fautes. Il n’exclut pas même la possibilité que Shiméi puisse agir au nom de Dieu et que cela puisse faire partie des conséquences de ses actes tout comme le fait qu’Absalon, son fils, se soit détourné de lui. Conscient de ses erreurs, David n’entend pas se faire justice lui-même et passe outre aux injures et continue sa route comme si de rien n’était.  En cela David se situe dans l’esprit du discours des Béatitudes : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7). David attend justice et miséricorde de Dieu : Peut-être que le Seigneur considérera ma misère et me rendra le bonheur au lieu de sa malédiction d'aujourd'hui  et j’ajouterais qu’il est en meilleure posture pour l’obtenir maintenant qu’il a lui-même pardonné à Shiméi.

 

L’apôtre Pierre, que Jésus a choisi pour être à la tête de son Église, a lui aussi expérimenté la chute lorsqu’il a renié Jésus par trois fois. Par la suite, Jésus demandera par trois fois à Pierre s’il l’aime, lui signifiant par là que l’humiliation de la chute devait l’inciter à un plus grand amour, amour qui fera de lui un bon chef tel qu’en fait foi le « Pais mes brebis » qui suivait chaque fois la réaffirmation de l’amour de Pierre pour Jésus (Jn 21, 15-17). David et Pierre sont devenus tous deux de meilleures personnes et de meilleurs chefs après avoir chuté, tous deux ayant reconnu humblement leurs fautes, humilité qui a ouvert leur cœur aux autres et à Dieu. Je crois que l’humilité constitue la principale qualité d’une personne et encore plus s’il s’agit d’un dirigeant. Non seulement améliore-t-elle nos relations avec les autres et Dieu mais encore empêche-t-elle de tomber dans les pièges de la vanité et de chuter. Heureuse faute que celle dont la conséquence est de nous rendre plus humbles ! La chute importe peu, c’est notre réaction subséquente qui compte  notamment l’aveu de nos faiblesses et l’indulgence pour celles des autres qui en est le corollaire.

 

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