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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Exemple

 

Du bon exemple

 

Malheur au monde à cause des scandales! Il est fatal, certes, qu'il arrive des scandales, mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive!

 

Matthieu 18, 7

 

 

Quand j’étais encore enfant, ma mère me parlait de la nécessité de donner le bon exemple. Je ne puis juger de ses intentions  mais ma perception, à l’époque, était qu’elle souhaitait que je projette une meilleure image de moi-même que ce que j’étais en réalité. À l’instar de beaucoup de mes contemporains en quête d’authenticité, de tels propos n’ont guère eu d’influence sur ma conduite car j’abhorrais l’hypocrisie. D’ailleurs comme « Rien n'est voilé qui ne sera révélé, rien de caché qui ne sera connu » (Lc 12, 2), cela finira par se remarquer que nous ne croyons pas dans ce que nous faisons et plutôt que de nous attirer l’estime d’autrui nous mériterons-nous son mépris et, si nous avons agi de la sorte pour défendre une cause, loin de la desservir, nous lui nuirons en jetant le discrédit sur celle-ci. La désaffection populaire pour la chose politique découle directement, quant à moi, de ce que ceux que l’on appelle les « faiseurs d’image » dictent la conduite des hommes politiques.

Par contre, il y a un pas à ne pas franchir entre « ne pas faire quelque chose pour paraître bon » et s’abstenir d’afficher une conduite répréhensible pour ne pas entraîner autrui à imiter notre mauvais exemple ». Le désir d’authenticité ne saurait jamais justifier d’afficher une conduite illicite car comme le dit Jésus « malheur à l'homme par qui le scandale arrive! » car il lui sera demandé des comptes sur la conduite de ceux qui l’auront suivi dans sa mauvaise voie. L’apôtre Paul fait une obligation de donner le bon exemple aux autres, non pour paraître meilleurs mais par charité envers autrui pour ne pas le faire tomber : « Mais prenez garde que cette liberté dont vous usez ne devienne pour les faibles occasions de chute. En péchant ainsi contre vos frères, en blessant leur conscience, qui est faible, c'est contre le Christ que vous péchez. C'est pourquoi, si un aliment doit causer la chute de mon frère, je me passerai de viande à tout jamais, afin de ne pas causer la chute de mon frère » (1 Co 8, 9.12-13).

 

Si vous disposez encore de quelques secondes, je vous incite à méditer sur la conduite d’Éléazar rapportée dans le deuxième livre des Maccabées (6, 18-31) :

 

Éléazar était l'un des scribes les plus éminents. C'était un homme très âgé, et de très belle allure. On voulut l'obliger à manger du porc en lui ouvrant la bouche de force. Préférant avoir une mort prestigieuse plutôt qu'une vie abjecte, il marchait de son plein gré vers l'instrument du supplice, après avoir recraché cette viande, comme on doit le faire quand on a le courage de rejeter ce qu'il n'est pas permis de manger, même par amour de la vie. Ceux qui étaient chargés de ce repas sacrilège le connaissaient de longue date. Ils le prirent à part et lui conseillèrent de faire apporter des viandes dont l'usage était permis, et qu'il aurait préparées lui-même. Il n'aurait qu'à faire semblant de manger les chairs de la victime pour obéir au roi ; en agissant ainsi, il échapperait à la mort et serait traité avec humanité grâce à sa vieille amitié pour eux. Mais il fit un beau raisonnement, bien digne de son âge, du rang que lui donnait sa vieillesse, du respect que lui valaient ses cheveux blancs, de sa conduite irréprochable depuis l'enfance, et surtout digne de la législation sainte établie par Dieu. Il s'exprima en conséquence, demandant qu'on l'envoyât sans tarder au séjour des morts : « Une telle comédie est indigne de mon âge. Car beaucoup de jeunes gens croiraient qu'Éléazar, à quatre-vingt-dix ans, adopte la manière de vivre des étrangers. À cause de cette comédie, par ma faute, ils se laisseraient égarer eux aussi ; et moi, pour un misérable reste de vie, j'attirerais sur ma vieillesse la honte et le déshonneur. Même si j'évite, pour le moment, le châtiment qui vient des hommes, je n'échapperai pas, vivant ou mort, aux mains du Tout-Puissant. C'est pourquoi, en quittant aujourd'hui la vie avec courage, je me montre digne de ma vieillesse, et, en choisissant de mourir pour nos vénérables et saintes lois, je laisse aux jeunes gens le noble exemple d'une belle mort. » Sur ces mots, il alla tout droit au supplice. Pour ceux qui le conduisaient, ces propos étaient de la folie ; ils passèrent subitement de la bienveillance à l'hostilité. Quant à lui, au moment de mourir sous les coups, il dit en gémissant : « Le Seigneur, dans sa science divine, le voit bien : alors que je pouvais échapper à la mort, j'endure sous le fouet des douleurs qui font souffrir mon corps ; mais dans mon âme je les supporte avec joie, parce que je crains Dieu. » Telle fut la mort de cet homme. Il laissa ainsi, non seulement à la jeunesse mais à l'ensemble de son peuple, un exemple de noblesse et un mémorial de vertu.

 

Une telle conduit est digne d’éloges puisque supportée par une conviction ferme et adoptée non pour en tirer un avantage quelconque mais par pur amour du prochain pour qui l’on ne veut pas devenir une occasion de chute.

 

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