Feu

Les personnes passionnées transforment le monde. Non seulement la passion qui les habite leur permet-elle de connaître le succès en allant d’échec en échec sans perdre leur enthousiasme (Winston Churchill) mais encore réussit-elle à rallier à leur cause ceux qu’un tel spectacle ne saurait laisser indifférents.

L’amour de Dieu et du prochain est ce qui enflamme ceux qui se laissent toucher par Lui. Et ils transforment effectivement le monde ! Personne ne niera que le monde est quelque peu meilleur après que mère Teresa y soit passé ne serait-ce que par la présence des missionnaires de la charité qui continuent son œuvre d’amour auprès de plus défavorisés.

Dieu, qui est Amour, se communique aux hommes par l’entremise de son Esprit Saint. On compare cet Esprit à un feu en ce qu’il réchauffe les cœurs et transforme ceux qu’il touche. Si cet Esprit était présent depuis les origines « le souffle de Dieu planait à la surface des eaux » (Gn 1, 2), et s’était manifesté notamment à travers les prophètes, Il est particulièrement sinon plus communément présent à tous depuis la venue du Christ : « c'est votre avantage que je m'en aille; en effet, si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas à vous; si, au contraire, je pars, je vous l'enverrai » (Jn 16, 7). Les disciples d’Emmaüs ont été parmi les premiers à expérimenter l’action de l’Esprit : « Notre cœur n'était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Écritures? » (Lc 24, 32). Non seulement cet Esprit donne-t-il un grand désir de Dieu et d’accomplir sa Volonté mais est-il encore celui qui rend féconde l’action de ceux qui s’y soumettent. C’est le feu que Jésus est venu apporter sur la terre. Le croyant n’a qu’à se laisser embraser par lui mais cela ne se fera pas sans douleur car il faut pour cela se détacher de ce qui est terrestre, ce que laissent entrevoir les paroles énigmatiques de Jésus énoncées tout juste après avoir manifesté son désir de voir ce feu déjà allumé : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division » (Lc 12, 51), la séparation entre ce qui est terrestre et ce qui est divin, entre le charnel et le spirituel, en appelant à faire un choix décisif entre les deux.