Gloire de Dieu et gloire des hommes

 Qu’est-ce que la gloire ? Le dictionnaire le Petit Robert en donne la définition suivante : Grande renommée répandue dans un très vaste public, et tenant à des mérites, des actions ou des œuvres jugées remarquables. La gloire des hommes vient de ce qui se remarque et est accordée à ceux qui se démarquent en réalisant des choses hors de la portée du commun des mortels. Plus encore, la chose exceptionnelle réalisée doit-elle avoir un intérêt ou une valeur aux yeux des observateurs. Ainsi, certains artistes avant-gardistes n’ont-ils connu la gloire qu’à titre posthume. Qui recherche la gloire des hommes cherche à s’élever au-dessus des autres pour se faire remarquer. Quant à la gloire de Dieu, voyons ce qu’en dit le Catéchisme de l’Église catholique :

C’est une vérité fondamentale que l’Écriture et la Tradition ne cessent d’enseigner et de célébrer : " Le monde a été créé pour la gloire de Dieu " (Cc. Vatican I : DS 3025). Dieu a créé toutes choses, explique S. Bonaventure, " non pour accroître la Gloire, mais pour manifester et communiquer cette gloire " (sent. 2, 1, 2, 2, 1). Car Dieu n’a pas d’autre raison pour créer que son amour et sa bonté : " C’est la clef de l’amour qui a ouvert sa main pour produire les créatures " (S. Thomas d’A., sent. 2, prol.)

La gloire de Dieu c’est que se réalise cette manifestation et cette communication de sa bonté en vue desquelles le monde a été créé. Faire de nous " des fils adoptifs par Jésus-Christ : tel fut le dessein bienveillant de Sa volonté à la louange de gloire de sa grâce " (Ep 1, 5-6) : " Car la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant… (S. Irénée, hær. 4, 20, 7) (CEC 293-294).

Chercher la gloire de Dieu, pour sa créature, consiste à accueillir et diffuser l’amour divin en toute transparence, en ne se considérant que « des serviteurs quelconques qui ne font seulement que ce qu’ils doivent faire » (Lc 17, 10), en ramenant tout mérite à Celui de qui origine tout bien et en se soumettant à sa volonté. Gloire des hommes et gloire de Dieu s’opposent radicalement : alors que la première est exaltation de l’homme, la seconde est abaissement de l’homme pour donner toute la place au Créateur. Jésus est notre modèle en cette voie : « il s'anéantit lui-même… il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix! Aussi Dieu l'a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom» (Ph 2, 7-9). Marie est aussi un modèle insigne : « Mon âme exalte le Seigneur parce qu'il a porté son regard sur son humble servante » (Lc 1, 46.48). Jésus adresse ce sage avertissement à ceux qui cherchent considération: « Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer d'eux; sinon, vous n'aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux » (Mt 6, 1).