Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
16 Mars 2013 Parole du jour
Une vie centrée sur le Christ
Frères, tous les avantages que j’avais autrefois, je les considère maintenant comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. À cause de lui, j’ai tout perdu ; je considère tout comme des balayures, en vue d’un seul avantage, le Christ, en qui Dieu me reconnaîtra comme juste. Cette justice ne vient pas de moi-même - c'est-à-dire de mon obéissance à la loi de Moïse - mais de la foi au Christ : c'est la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi. Il s'agit de connaître le Christ, d'éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en reproduisant en moi sa mort, dans l'espoir de parvenir, moi aussi, à ressusciter d'entre les morts. Certes, je ne suis pas encore arrivé, je ne suis pas encore au bout, mais je poursuis ma course pour saisir tout cela, comme j'ai moi-même été saisi par le Christ Jésus. Frères, je ne pense pas l'avoir déjà saisi. Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l'avant, je cours vers le but pour remporter le prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus.
Lettre de Paul aux Philippiens 3, 8-14.
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La vie des chrétiens, à plus forte raison celle de l’Église, doit être centrée sur le Christ et même le Christ crucifié. « Je n'ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié » (1 Co 2, 2). Car il n’y a pas d’autre voie d’accès au salut éternel que Celui qui a payé du prix de sa propre vie le montant de la rançon exigé pour le rachat de nos fautes. « Tu ne voulais sacrifice ni oblation, tu m'as ouvert l'oreille, tu n'exigeais holocauste ni victime, alors j'ai dit: Voici, je viens » (Ps 40, 7-8). « Personne n'est bon, sinon Dieu seul » (Mc 10, 18), aussi, notre espérance de salut repose-t-elle exclusivement sur notre amitié avec le Christ crucifié en qui Dieu nous reconnaîtra comme justes par « association ».
Comment cultiver cette amitié ? Il s'agit de connaître le Christ par la méditation des Écritures, de le rencontrer dans l’affamé, l’assoiffé, l’étranger, le nu, le malade, le prisonnier (Mt 25, 35-36), de chercher à l’imiter, notamment en manifestant la miséricorde du Père comme lui-même l’a fait entre autres dans l’épisode de la femme adultère (Jn 8, 1-11). Mais que vaut un ami qui ne se tiendrait pas à nos côtés, n’épouserait pas les causes qui nous importent ? Le plan du salut est qu’éventuellement Dieu soit tout en tous (1 Co 15, 28) par le Fils. Pour que survienne le « en tous », il faut que ceux qui le connaissent parlent de Lui. C’est ce qui fait dire au pape François :
Nous pouvons marcher comme nous voulons, nous pouvons édifier de nombreuses choses, mais si nous ne confessons pas Jésus Christ, cela ne va pas. Nous deviendrons une ONG humanitaire, mais non l’Église, Épouse du Seigneur. Quand on ne marche pas, on s’arrête. Quand on n’édifie pas sur les pierres qu’est ce qui arrive ? Il arrive ce qui arrive aux enfants sur la plage quand ils font des châteaux de sable, tout s’écroule, c’est sans consistance. Quand on ne confesse pas Jésus Christ, me vient la phrase de Léon Bloy : « Celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable ». Quand on ne confesse pas Jésus Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon.
L’amitié c’est de suivre les traces de son ami. Les pas du Christ mènent à la croix. Jésus le dit explicitement : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l'Évangile la sauvera » (Mc 8, 34-35). Quel est donc cette croix ? C’est le renoncement : à soi-même, à sa volonté propre, au « monde » et à ses attraits… Quand nous voulons évacuer la croix de nos vies et de notre spiritualité, nous soustraire à ce renoncement qui est exigé de nous dans notre situation particulière à ce moment précis de notre existence, nous appartenons davantage au monde qu’à Dieu comme le dit le pape François :
Le même Pierre qui a confessé Jésus Christ, « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant », lui dit : je te suis, mais ne parlons pas de Croix. Cela n’a rien à voir. Je te suis avec d’autres possibilités, sans la Croix ; Quand nous marchons sans la Croix, quand nous édifions sans la Croix et quand nous confessons un Christ sans Croix, nous ne sommes pas disciples du Seigneur : nous sommes mondains, nous sommes des Évêques, des Prêtres, des Cardinaux, des Papes, mais pas des disciples du Seigneur.