Offre de repos

Qui n’a pas envie d’être soulagé de son fardeau et ainsi de trouver le repos ? Pourquoi alors y en a-t-il si peu qui se prévalent de cette offre de Jésus ?

D’abord, il ne s’agit pas d’une offre totalement gratuite, il y a un prix à payer : prenez sur vous mon joug. Il nous faut se soumettre aux préceptes divins, essentiellement au commandement de l’amour : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu'il y a dans l'Écriture - dans la Loi et les Prophètes - dépend de ces deux commandements » (Mt 22, 37-40). Déjà, dans le seul fait d’agir par amour, nous trouverons soulagement car l’amour donne des ailes. Celui qui est motivé par l’amour n’est pas dispensé des difficultés mais, tout absorbé par la fin qu’il poursuit, il n’en ressent plus le poids : mon fardeau est léger.

Ensuite, nous devons nous mettre à l’école de Jésus, devenir ses disciples. Qu’est-ce à dire ? Comme lui, humble de cœur, nous devons tout remettre entre les mains de notre Père des cieux, notamment la fertilité de nos efforts. Si nous avons la responsabilité de prendre tous les moyens que nous jugeons appropriés, l’humble reconnaissance que le succès de nos efforts ne dépend pas de nous mais de facteurs externes, dont le principal est la main invisible de Dieu, nous soulage du poids de se sentir responsables des résultats, bons ou mauvais (en autant, je le répète, que nous ayons pris les moyens qui nous apparaissaient les plus appropriés dans les circonstances avant d’entreprendre l’action).  Comme lui également, nous sommes appelés à être doux de cœur. La douceur est l’onction de celui qui aime et qui est animé par Dieu. Jésus dit des doux : « Heureux les doux, car ils posséderont la terre » (Mt 5, 4). D’un plan purement matériel, faut-il noter que l’on obtient beaucoup plus des autres en faisant appel à leur bonne volonté et aux bons sentiments qui les animent qu’en les contraignant, auquel cas nous pouvons être certains qu’ils ne feront pour nous que le strict minimum requis. Plus encore que de recevoir davantage en ce monde, les doux peuvent-ils aspirer à posséder la terre promise, la vie éternelle, car ils manifestent en cette vie une facette de l’amour de Dieu qu’ils espèrent recevoir en héritage dans l’autre.