Parabole de la vigne et des sarments

Vigneron, vigne, sarments

Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l'enlève ; tout sarment qui donne du fruit, il le nettoie, pour qu'il en donne davantage. Mais vous, déjà vous voici nets et purifiés grâce à la parole que je vous ai dite : Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s'il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.

Jean 15, 1-5

Dieu est amour (1 Jn 4, 8). Le fruit de l’amour est la communion, le parfait accord des idées et des sentiments. L’Ancienne Alliance se révélant incapable de produire le fruit de l’amour attendu, « ce peuple est près de moi en paroles et me glorifie de ses lèvres, mais que son cœur est loin de moi et que sa crainte n'est qu'un commandement humain, une leçon apprise » (Is 29, 13), Dieu a planté sa vigne dans le monde y envoyant son Fils pour nous communiquer son Esprit de la même manière que la sève transmet la vie de la vigne aux sarments. De même que les branches, les sarments, doivent être rattachées à la vigne sans quoi elles dessèchent et elles meurent, ainsi en est-il de la vie spirituelle de celui qui se détache du Christ : elle périclite. La nature laissée à elle-même est essentiellement égoïste : il lui est difficile, pour ne pas dire impossible, de produire par elle-même le fruit d’amour attendu qui est don gratuit de soi-même. Il lui faut préalablement accueillir l’amour qui lui est généreusement offert par le Dieu qui nous a aimés le premier (1 Jn 4, 19). Le moyen privilégié pour que la vie du Christ se communique à nous, c’est de communier à son corps et à son sang par l’Eucharistie. Écouter sa Parole et s’efforcer d’y conformer notre agir est également essentiel pour demeurer en Lui et que Lui demeure en nous. Étroitement liés au Christ comme le sarment à la vigne, nous serons alors en mesure de donner beaucoup de fruits.

La culture de la vigne ne se limite pas à planter la vigne et à la regarder croître. Il faut en prendre soin en enrichissant la terre et en enlevant les mauvaises herbes qui poussent autour. De plus, afin que le fruit soit excellent, toute l’énergie de la vigne doit être canalisée vers celui-ci et il faut enlever toute pousse qui n’est pas utile par l’émondage, notamment le surplus de feuilles. Même rattachés à la vigne du Christ les feuilles de l’orgueil risquent toujours de venir compromettre la récolte du parfait amour. Aussi, Dieu permet-il que nos projets trop humains soient contrecarrés afin d’émonder les pousses de l’orgueil, et si cela fait mal, voire très mal, il faut nous consoler en nous disant que le fruit n’en sera que meilleur et même de Le remercier de nous faire prendre conscience qu’ en dehors de Lui, nous ne pouvons rien faire.