Universalité de l'appel au Salut

Universalité de l’appel au Salut

Presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole du Seigneur. Quand les Juifs virent tant de monde, ils furent remplis de fureur ; ils repoussaient les affirmations de Paul avec des injures. Paul et Barnabé leur déclarèrent avec assurance : « C'est à vous d'abord qu'il fallait adresser la parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les païens. C'est le commandement que le Seigneur nous a donné : J'ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre. » En entendant cela, les païens étaient dans la joie et rendaient gloire à la parole du Seigneur ; tous ceux que Dieu avait préparés pour la vie éternelle devinrent croyants.

Actes des Apôtres 13, 44-48

Dieu offre son salut à tous, par l’entremise de son Esprit Saint, sans faire de distinctions. Ce sont les personnes qui ont tendance à vouloir restreindre l’appel de Dieu à une catégorie de gens à laquelle elles appartiennent. Dans ce texte, nous voyons des Juifs, membres du peuple élu, vouloir restreindre la bonté de Dieu et l’accès au salut à leur seul groupe qui, si privilégié ait-il été d’avoir été spécialement choisi, ne peut revendiquer pour lui seul un appel que Dieu, dans son infinie bonté adresse, quoique de façon différente, à tous sans exception. Cette libéralité de Dieu et de son Esprit (ainsi que celle de ceux qui se sont mis à l’école de ce dernier) a été ainsi exprimée par Jésus à Nicodème : « Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l'Esprit » (Jn 3, 8).

Le concile Vatican II a reconnu l’universalité de l’appel de Dieu : « l’Esprit Saint, d’une manière que lui seul connaît, offre à tout homme la possibilité d’être associé au mystère pascal » (Gaudium et spes 22). Et le père Raniero Cantalamessa de conclure dans son livre Viens Esprit Créateur (Édition des Béatitudes, 2008, p. 49) :

On ne peut plus affirmer aujourd’hui : « Hors de l’Église point de Salut » (du moins dans le sens employé par le passé) ; de même, on ne peut plus dire : « Hors de l’Église, point d’Esprit Saint. » L’Esprit Saint comme Esprit « du Christ » est mystérieusement à l’œuvre hors des limites visibles de l’Église, quoique non sans rapport avec elle.

De la même manière qu’il est erroné de vouloir restreindre l’appel de Dieu à une ou plusieurs catégories, il faut également reconnaître le mystère de l’élection par lequel Dieu de se choisit des instruments privilégiés pour faire connaître son plan de salut à l’ensemble des hommes, la manière normale d’agir de Dieu étant de passer par des intermédiaires humains. Qui refuse de reconnaître l’action de Dieu dans ces intermédiaires, refuse également l’appel de Dieu.