Relations hommes - femmes

Cette question posée à Jésus par des sadducéens, bien que constituant une question sur l’existence de la résurrection (ces derniers prétendant qu’il n’y en a pas), se révèle étonnamment une question sur les rapports hommes-femmes. C’est un peu comme s’ils avaient demandé : « Cet objet à qui appartiendra-t-il dans l’autre monde puisque que chacun en a été propriétaire de son vivant ? » Examinons la réponse de Jésus : « Les enfants de ce monde se marient. Mais ceux qui ont été jugés dignes d'avoir part au monde à venir et à la résurrection d'entre les morts ne se marient pas, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection. Quant à dire que les morts doivent ressusciter, Moïse lui-même le fait comprendre » (Lc 20, 34-37). Dans le Royaume à venir, les êtres de lumière seront réunis dans la perfection de l’Amour. Cohéritiers de la résurrection, il n’existera plus entre eux de degrés différents d’intimité, de liens particuliers, tous, bien que différents, comme en font foi les vocations distinctes des différents anges, étant parfaitement égaux dans l’ordre de l’amour.

Le plan de Dieu est que les êtres humains soient réunis par le lien de l’amour. Ce plan a été troublé par le péché qui est une attaque contre l’amour. Quand Dieu dit à Ève dans la Genèse : « l’homme te dominera » (Gn 3, 16), il ne s’agit pas d’un souhait, ou pire d’un ordre, mais du constat qu’en conséquence  de l’avènement du péché dans le monde, désormais les relations entre les hommes seront perverties par le désir de domination, que l’amour devra désormais combattre contre l’inclinaison à entrer en relation de pouvoir avec les autres. Quiconque serait tenté de revendiquer un droit de domination en se fondant sur la religion, n’est pas dans la vérité car le monde à venir représente la perfection que le monde présent doit chercher à atteindre et que, selon la parole du Christ, tous y seront égaux bien que distincts.

Quant à la déclaration de l’apôtre Paul : « Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ. Que les femmes le soient à leurs maris comme au Seigneur… Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l'Église: il s'est livré pour elle » (Ep 5, 21-22.25), elle ne peut être justifiée par l’homme pour justifier une domination puisque le tout commence par souligner le devoir de réciprocité de l’un envers l’autre « Soyez soumis les uns aux autres » en écho avec la déclaration de Jésus à la dernière cène : « Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres » (Jn 13, 14). Si Paul demande aux femmes d’être soumises à leurs maris, il ne faut pas oublier la contrepartie qui suit à savoir que l’homme doit se renoncer à lui-même, à ses désirs, pour le bonheur de son épouse comme le Christ a renoncé à sa vie par amour pour l’Église. Au final, c’est l’amour qui doit régner et non un partenaire sur l’autre.