Secret de Jésus

Jésus affirme être Dieu, le Fils du Père, deuxième personne de la Trinité : Le nom divin " Je suis " ou " Il est " exprime la fidélité de Dieu qui, malgré l’infidélité du péché des hommes et du châtiment qu’il mérite, " garde sa grâce à des milliers " (Ex 34, 7). Dieu révèle qu’Il est " riche en miséricorde " (Ep 2, 4) en allant jusqu’à donner son propre Fils. En donnant sa vie pour nous libérer du péché, Jésus révélera qu’Il porte Lui-même le nom divin : " quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous saurez que ‘Je suis’ " (Jn 8, 28) (CEC 211). Dans le plus vil abaissement se révélera la divinité si bien que l’instrument de torture, la croix, deviendra le signe de sa victoire, de ceux qui auront cru en Lui, réalisant en même temps un de ses enseignements : « qui s'abaisse sera élevé » (Lc 14, 11).

La révélation de Jésus ne s’arrête pas là : je ne fais rien par moi-même, mais tout ce que je dis, c'est le Père qui me l'a enseigné. Tout égal du Père qu’il soit, Jésus ne prend aucune initiative de lui-même mais agit uniquement en conformité à la volonté du Père : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin » (Jn 4, 34). Et quelle est cette œuvre ? Que le plus grand nombre accède au salut éternel : « je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde » (Jn 12, 47). La volonté du Père s’étant parfaitement réalisée en Jésus, la vie de ce dernier devient le modèle devant inspirer la conduite de tout croyant qui aspire à la vie éternelle : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi. Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père; dès à présent vous le connaissez et vous l'avez vu » (Jn 14, 6-7).

Enfin, Jésus nous fait voir la très grande proximité qui caractérise sa relation au Père : Celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui plaît. De la même manière Dieu se tient-il aux côtés de celui qui s’efforce d’accomplir sa volonté, ce qui n’est pas toutefois gage de succès de ses entreprises, toutes inspirées de Dieu soient-elles : « Ce n'est pas toi qu'ils rejettent, c'est moi qu'ils rejettent, car ils ne veulent pas que je règne sur eux » (1 S 8, 7). Avons-nous l’impression d’être abandonnés de Dieu qu’il se peut que nous ayons faussement  associé succès et proximité de Dieu ou que nous nous soyons nous-mêmes éloignés de Lui, mais Dieu, quant à Lui, reste près de l’homme, à l’image du père du fils prodigue qui, tous les jours, allait à la rencontre d’un fils dont il espérait le retour (Lc 15, 11-32).

Paul a magnifiquement résumé le tout (imitation de Jésus, obéissance, abaissement, élévation) : « Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus: Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix! Aussi Dieu l'a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom » (Ph 2, 5-9).