Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
26 Février 2013 Parole du jour
Une foi exemplaire
Au moment de monter à Jérusalem, Jésus prit à part les Douze et, pendant la route, il leur dit : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l'homme sera livré aux chefs des prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreront aux païens pour qu'ils se moquent de lui, le flagellent et le crucifient, et, le troisième jour, il ressuscitera. » Alors la mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, s'approcha de Jésus avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande. Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Voilà mes deux fils : ordonne qu'ils siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume. » Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons. » Il leur dit : « Ma coupe, vous y boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m'appartient pas de l'accorder ; il y a ceux pour qui ces places sont préparées par mon Père. » Les dix autres avaient entendu, et s'indignèrent contre les deux frères. Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : les chefs des nations païennes commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand sera votre serviteur ; et celui qui veut être le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. ».
Matthieu 20, 17-28
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À la première lecture de ce récit, notre réaction instinctive est de dire : « Ce que Jésus devait être découragé ! Il enseigne l’humilité tout au long de son ministère et voilà la mère des fils de Zébédée qui lui demande d’exalter ceux-ci : « Voilà mes deux fils : ordonne qu'ils siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume. » Étrangement, Jésus ne lui adresse aucun reproche. Il se borne à expliciter comment se rendre éligible à ce qu’un tel souhait se réalise, à savoir de connaître à sa suite un abaissement radical et à faire un don total de soi-même : « Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? ». Il note enfin que même là rien n’est garanti, l’accès au Royaume étant pure grâce, tout dépend du plan de salut du Père : « quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m'appartient pas de l'accorder ; il y a ceux pour qui ces places sont préparées par mon Père. »
La foi de la mère des fils de Zébédée est admirable. Là où Pierre a buté : « Jésus commença de montrer à ses disciples qu'il lui fallait s'en aller à Jérusalem, y souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué et, le troisième jour, ressusciter. Pierre, le tirant à lui, se mit à le morigéner en disant: "Dieu t'en préserve, Seigneur! Non, cela ne t'arrivera point!" Mais lui, se retournant, dit à Pierre: "Passe derrière moi, Satan! tu me fais obstacle, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes!" » (Mt 16, 21-23), exactement là où Pierre a douté, la mère de Jacques et Jean démontre une foi à toute épreuve. Elle croit par anticipation, avant qu’elle ne se produise, à la résurrection, une résurrection à laquelle les disciples eux-mêmes auront de la difficulté à croire sur le seul témoignage de ceux qui auront vu le ressuscité avant eux. La foi de cette femme rejoint celle du bon larron en croix et sa demande lui est similaire : « Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume » (Lc 23, 42) une foi qui ouvre les portes de celui-ci : «aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis » (Lc 23, 43).