Travaillez pour la nourriture qui demeure éternellement

Travaillez pour la nourriture qui demeure éternellement

Jésus avait rassasié cinq mille hommes, et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer. Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui. Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce. Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »

Jean 6, 22-29

La nourriture que vous donnera le Fils de l’homme c’est son propre corps mystérieusement présent dans le pain eucharistique comme le rapportera Jean dans les versets qui vont suivre : « Je suis le pain de vie… » (Jn 6, 48-…). Le miracle de la multiplication des pains dans la foulée de la manne donnée au peuple juif dans le désert n’a d’autre but que de préfigurer le pain eucharistique. Dieu se sert de signes tangibles pour nous laisser entrevoir quelque chose des réalités spirituelles qui, autrement, demeureraient étrangères à notre entendement. Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. S’attacher aux signes, faire d’eux une fin, rechercher le merveilleux pour lui-même, c’est passer à côté de la plaque comme l’exprime la sagesse chinoise : « Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt ». Au-delà de toutes choses, la nourriture spirituelle c’est de se soumettre à la volonté du Père : « Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre » (Jn 4, 34), volonté qui est l’amour, amour de Dieu et du prochain.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle? (Lc 10, 25)

Je communie au pain eucharistique par lequel Dieu se rend présent au monde, communion qui n’a de sens que si je manifeste l’Amour reçu par le témoignage de ma vie, si je m’efforce de tisser des liens de solidarité avec mes contemporains pour qu’ensemble nous formions la famille des enfants de Dieu, le corps mystique du Christ.