Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
26 Novembre 2013 Parole du jour
Le temple de Dieu
Certains disciples de Jésus parlaient du Temple, admirant la beauté des pierres et les dons des fidèles. Jésus leur dit : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n'en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. »
Luc 21, 5-6
Jésus leur répondit : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps.
Jean 2, 19-21
Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
Jean 1, 14
Vous êtes de la maison de Dieu. Car la construction que vous êtes a pour fondations les apôtres et prophètes, et pour pierre d'angle le Christ Jésus lui-même. En lui toute construction s'ajuste et grandit en un temple saint, dans le Seigneur; en lui, vous aussi, vous êtes intégrés à la construction pour devenir une demeure de Dieu, dans l'Esprit.
Lettre de Paul aux Éphésiens 2, 19-22
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Le Temple de Dieu, signe visible de la présence de Dieu parmi les hommes, n’est pas une nature morte. Si belle et si grande soit l’œuvre réalisée par l’homme pour servir de lieu de rencontre avec Dieu, cela demeure des pierres, des briques, des marbres… Le Temple de Dieu, l’endroit où il s’est manifesté en plénitude aux hommes comme Amour, c’est en Jésus de Nazareth, particulièrement en Jésus donnant sa vie sur la croix par amour. Un Christ roi qui porte une couronne non pas ornée d’or et de pierre précieuses comme les rois de ce monde mais une couronne d’épines illustrant bien la douleur qu’il en coûte d’aimer puisque cela demande de renoncer à soi-même en faveur des autres.
« Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Mc 12, 27). Aussi le Temple de Dieu ne saurait se restreindre à la seule personne du Christ qui, bien qu’il soit ressuscité, n’habite plus parmi nous de manière visible. La présence sensible de Dieu sur terre se prolonge-t-elle à travers les membres de son corps mystique, de son Église, qui constituent sa demeure parmi les hommes, son Temple véritable, pierres vivantes cimentées par l’Esprit saint pour reproduire le Christ Jésus.
J’ai parcouru Rome pendant six jours la semaine dernière. J’y ai visité les plus belles églises qu’il m’ait été donné de voir, la basilique saint Pierre y compris, mais je n’y ai pas rencontré Dieu. J’y ai même vu souvent, trop souvent, les traces d’hommes qui me semblaient plus préoccupés que l’on se souvienne d’eux plus que d’élever les âmes vers Dieu ou encore soucieux d’imposer leur pouvoir en contradiction avec l’enseignement de Jésus : « Vous savez que ceux qu'on regarde comme les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir. Il ne doit pas en être ainsi parmi vous: au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l'esclave de tous. Aussi bien, le Fils de l'homme lui-même n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude. » (Mc 10, 42-45). Les serviteurs et les esclaves laissent peu de traces d’eux-mêmes tout préoccupés qu’ils sont par la gloire de leur Maître. Aussi est-il normal que la mémoire de l’histoire ne retienne le souvenir que de ceux s’étant comportés comme les princes de ce monde. À tout le moins ai-je réalisé la grande grâce que constituait la présence de l’humble pape François pour ce temps. J’ai également visité les catacombes, mais je n’y ai pas rencontré davantage le Dieu des vivants (Mc 12, 27).
Aussi ai-je prié le Seigneur à l’aube du septième jour de me donner la grâce de le rencontrer dans sa ville (après Jérusalem, bien sûr). Je faisais ma marche matinale dans les rues endormies de Rome quand, vers 6 :45 heures, mon attention fut attirée par un chant mélodieux émanant d’une humble chapelle faisant face au palais Farnese. Je m’approche et, par bonheur, la porte n’est pas verrouillée. J’entre et j’y vois les sœurs brigitandines en train de chanter les laudes d’une seule voix, d’un seul cœur et d’une seule âme. Là, dans l’harmonie du chant et des cœurs j’avais l’impression de me trouver tout près du Royaume éternel. Là, plus que nulle part ailleurs dans la ville éternelle, dans un lieu d’une grande simplicité, parmi les pierres vivantes de l’Église du Christ, ai-je vraiment ressenti la présence de Dieu. Ce lieu, en ce moment précis, en raison des personnes qui s’y trouvaient et de la présence du Christ, « là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux » (Mt 18, 20), constituait le Temple de Dieu.