Le sabbat a été fait pour l'homme

Le sabbat a été fait pour l'homme. Dieu a créé l’homme et l’univers entier par désir de se donner, par amour. Ses préceptes dont le commandement de l’amour n’ont d’autre but que notre bonheur. Et non pas l'homme pour le sabbat. Dieu ne cherche pas chez les hommes des serviteurs ou, pire, des esclaves mais des amis des personnes qui vont lui rendre amour pour amour. La venue du Fils de l'homme, en plus de notre rédemption et de nous révéler le Père, avait pour but de nous faire passer d’êtres serviles à amis de Dieu : « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j'ai entendu de mon Père, je vous l'ai fait connaître » (Jn 15, 15). Par ailleurs, n’est-ce pas pure folie de penser faire quelque chose pour Dieu, ajouter quelque chose à Celui qui est Tout ? Si la religion nous paraît un fardeau, c’est que notre conception de Dieu et de notre relation à Lui est erronée. Si nous croyons qu’Il nous aime et cherchons à le payer de retour par notre amour, tout deviendra plus facile et nous irons même au-delà des règles, comme nous l’a enseigné Jésus pour lui manifester notre amour : « Il a été dit… eh bien moi je vous dis… » (Mt 5, 17-37).

Le concile Vatican II dans la constitution dogmatique Gaudium et Spes au numéro 26 suggère une application pratique de cette parole de Jésus :

§ 3. Aussi l'ordre social et son progrès doivent-ils toujours tourner au bien des personnes, puisque l'ordre des choses doit être subordonné à l'ordre des personnes et non l'inverse. Le Seigneur Lui-même le suggère lorsqu'Il a dit : "Le sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat". Cet ordre doit sans cesse se développer, avoir pour base la vérité, s'édifier sur la justice, et être vivifié par l'amour; il doit trouver dans la liberté un équilibre toujours plus humain. Pour y parvenir, il faut travailler au renouvellement des mentalités et entreprendre de vastes transformations sociales.