Ressembler à un enfant pour entrer dans le Royaume

Le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Celui qui n'accueille pas le royaume de Dieu à la manière d'un enfant n'y entrera pas.

Que veux-tu nous dire Jésus ? En quoi la manière d’accueillir d’un enfant est-elle différente ? Ce qui caractérise l’enfance est la gratuité. Un enfant donne sans arrière-pensée, sans espoir de retour. Inversement, il perçoit ce qu’il reçoit comme un don et non comme un dû  ou une dette qu’il aura éventuellement à rembourser de quelque manière. Un enfant donne et reçoit avec joie, la joie d’aimer et de se savoir aimé. Enfin, on notera la propension des enfants à partager ce qui fait leur bonheur.

Comment accueillir le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant ? En l’accueillant comme un don totalement gratuit de Dieu, une manifestation de son infinie miséricorde. Si grandes soient les œuvres qu’il nous sera donné d’accomplir en cette vie, aucune ne pourra ne serait-ce qu’entrebâiller les portes du Royaume pour nous. Ceux qui pensent que Dieu a contracté une dette envers eux parce qu’ils ont fait quelque chose pour Lui risquent de voir une bien désagréable surprise les attendre au jour du jugement ainsi que nous prévient Jésus : « Ce n'est pas en me disant: Seigneur, Seigneur, qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Beaucoup me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé? En ton nom que nous avons chassé les démons? En ton nom que nous avons fait bien des miracles? Alors je leur dirai en face: Jamais je ne vous ai connus; écartez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité » (Mt 7, 21-23). Ce qui compte, c’est de faire la volonté du Père qui n’est autre chose que d’aimer Dieu et le prochain, amour qui est don désintéressé de soi et accueil tout aussi désintéressé des dons reçus que l’amour nous porte à partager avec le plus grand nombre. Par contre, l’humilité, le constat de sa petitesse, de son néant, la gratuité de notre amour, le pardon et la miséricorde manifestés à autrui (Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde (Mt 5, 7)) et l’effacement des dettes qu’auraient pu contracter les autres envers nous constituent autant d’attitudes propices à incliner favorablement la miséricorde de Dieu à notre égard, nous permettant d’espérer entrer dans ce Royaume qui, autrement, nous demeurerait inaccessible.