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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

L'homme riche qui pensait mériter le Royaume

 

L’homme riche qui pensait mériter le Royaume

 

Jésus se mettait en route quand un homme accourut vers lui, se mit à genoux et lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d'adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » L'homme répondit : « Maître, j'ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. » Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. » Mais lui, à ces mots, devint sombre et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens. Alors Jésus regarde tout autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! » Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Mais Jésus reprend : « Mes enfants, comme il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu. Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. » De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus les regarde et répond : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. »

 

Marc 10, 17-27

 

 

Cette rencontre entre Jésus et cet homme riche est instructive à plusieurs égards à commencer par ce qu’elle est une illustration pratique de l’enseignement de Jésus à savoir que « Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent » (Mt 6, 24). Quand Dieu demande à cet homme de se départir ce qui le sépare de Lui, à savoir sa richesse, pour le suivre, ce dernier s'en alla tout triste, car il avait de grands biens. Il faut cependant noter que ce n’est pas la richesse de cet homme qui le condamne mais son attachement à celle-ci. C’est pourquoi Jésus parle de servir deux maîtres dans son enseignement. C’est lorsque nous nous attachons à la richesse qu’elle devient notre maître. Mais comment ne pas nous attacher à ce que nous possédons ? C’est extrêmement difficile. C’est ce qui faire dire à Jésus : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! » Mais ce n’est pas impossible pour autant. Abraham était un homme très riche selon les standards de son époque mais il était prêt à tout sacrifier pour Dieu jusqu’à son propre fils. La dispute éclate-t-elle entre les pâtres d’Abraham et ceux de son neveu Lot qu’il offre à ce dernier de se séparer le pays en deux et lui offre de choisir la meilleur part (Gn 13, 5-12). Job était aussi un homme immensément riche, « le plus fortuné de tous les fils de l'Orient » (Jb 1, 3) mais il n’était pas attaché à sa richesse et a accepté sans maugréer d’être dépouillée de celle-ci et non seulement de celle-ci mais de ses enfants et même de sa santé physique.

 

La richesse était considérée à juste titre par le peuple juif comme une bénédiction de Dieu. C’est pourquoi les disciples étaient stupéfaits d’entendre ces paroles de Jésus : «Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! » Et Jésus d’en rajouter : « « Mes enfants, comme il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu. Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. » Quel choc de fut pour eux, pour qui la richesse de ce monde était un signe de l’élection divine, une anticipation de la gloire à venir dans l’éternité : « Mais alors, qui peut être sauvé ? »  Et Jésus de conclure par la leçon la plus importante à retenir pour quiconque, riche ou pauvre, espère accéder au Royaume des cieux : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » En clair, la seule façon d’accéder au Royaume des cieux est de l’accueillir comme un don gratuit de la miséricorde divine. Nos œuvres et nos mérites, si élevés soient-ils ne suffiront jamais pour nous rendre justes, dignes de paraître devant Dieu. Ce qui nous ramène au début de ce récit : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul ». Tous nos mérites, toutes nos œuvres, ne suffiront jamais car elles sont entachées par le péché. Comme on dit dans mon coin de pays : « Là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie » c’est-à-dire toutes les imperfections de sa nature pécheresse.

 

Si nous continuons dans le récit nous voyons que l’homme riche se considérait comme un juste (digne d’accéder au Royaume) : « Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d'adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » L'homme répondit : « Maître, j'ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. » C’est là le malheur de cet homme, celui des personnes vertueuses et celui des riches : penser acheter sa place dans le Royaume par ses mérites plutôt que de l’accueillir comme un don gratuit de Dieu. Plus nous sommes vertueux, plus nous sommes riches, plus il nous est difficile d’accepter cette gratuité, allant même jusqu’à nous indigner que les ouvriers de la dernière heure (Mt 20, 1-16), comme le bon larron en croix, puissent accéder au Royaume sans aucun « mérite » de leur part ou si peu ! Mettre toute leur confiance dans leurs mérites, penser que l’observance de la Loi créait une dette pour Dieu à leur égard, telle était l’erreur de ceux qui vivaient sous le régime de l’Ancienne Alliance. C’est l’objet d’un enseignement de l’apôtre Paul aux Galates : « Nous savons cependant que l'homme n'est pas justifié par les œuvres de la loi, mais seulement par la foi de Jésus Christ; nous avons cru, nous aussi, en Jésus Christ, afin d'être justifiés par la foi du Christ et non par les œuvres de la loi, parce que, par les œuvres de la loi, personne ne sera justifié » (Ga 2, 16). La foi en Christ est la foi en l’Amour, un Amour si grand qu’Il a accepté de mourir sur la croix en rançon de nos péchés, la foi en un Amour qui nous ouvrira les portes du Royaume de façon totalement gratuite pour peu que nous accueillions cet Amour et sa gratuité et que nous redistribuions l’amour dont nous nous savons aimés tout aussi gratuitement autour de nous.

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