Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
4 Mars 2014 Parole du jour
Laissez-vous réconcilier avec Dieu… maintenant
Frères, nous sommes les ambassadeurs du Christ et par nous, c'est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n'a pas connu le péché, Dieu l'a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu. Et puisque nous travaillons avec lui, nous vous invitons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu. Car il dit dans l'Écriture : Au moment favorable je t'ai exaucé, au jour du salut je suis venu à ton secours. Or, c'est maintenant le moment favorable, c'est maintenant le jour du salut.
2 Corinthiens 5,20-21.6,1-2.
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C'est maintenant le moment favorable, c'est maintenant le jour du salut. Pourquoi reporter à plus tard le moment de la réconciliation avec Dieu ? Si la réconciliation avec un frère ne souffre aucun délai, « Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis reviens, et alors présente ton offrande » (Mt 5, 23-24), à plus forte raison ne pouvons-nous nous permettre le luxe de reporter à plus tard le moment de la réconciliation avec Dieu par le sacrement du Pardon.
La durée de notre vie est un temps de grâce qui nous est accordé pour entreprendre une relation d’amour avec Dieu. Le premier pas a été fait par Dieu : Celui qui n'a pas connu le péché, Dieu l'a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu. Il a sacrifié son Fils qui a librement donné sa vie en rançon pour la multitude (Mc 10, 45), pour payer par sa mort sur la croix le prix de notre billet d’entrée dans le Royaume, prix qui surpasse infiniment la somme accumulée de tous nos supposés « mérites ». À nous d’accueillir le don gratuit de l’amour de Dieu par le sacrement de la Réconciliation. Ce n’est pas un hasard si Jean rapporte qu’il a instauré ce sacrement dès sa première apparition à ses disciples après sa résurrection : « "Paix à vous! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie." Ayant dit cela, il souffla sur eux et leur dit: "Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus." » (Jn 20, 21-23). L’Esprit Saint et le sacrement du pardon, voilà deux excellents fruits qui découlent de l’amour infini de Dieu pour l’homme, amour manifesté par la mort du Christ sur la croix, fruits mis à notre disponibilité par son unique sacrifice.
Nous vous invitons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu. Dieu a fait le premier pas, celui qui coûte le plus. Pourquoi attendre et reporter à plus tard le moment de nous laisser réconcilier avec Lui ? N’oublions pas que le temps qu’il nous reste à vivre sur cette terre constitue un temps de sursis ou comme le dit si pertinemment l’expression anglaise « we live on borrowed time », « nous vivons sur du temps emprunté ». Emprunté à qui, à quoi ? À la patience de Dieu et à son infinie miséricorde qui laisse pousser dans le champ de sa création à la fois l’ivraie et le bon grain (Mt 13, 24-30). Mais ce temps de grâce qui nous est accordé n’est pas illimité et il peut finir à tout moment. Voilà l’urgence d’agir maintenant ! « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure. » (Mt 25, 13).
Il y a plus encore qui nous incite à agir maintenant. Il y a le désir de faire plaisir à Dieu parce que nous L’aimons. Cela survient toutes les fois que nous reconnaissons nos fautes et que nous nous en repentons, principalement dans le sacrement de Réconciliation : « Il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour 99 justes, qui n'ont pas besoin de repentir » (Lc 15, 7) ou serait-il plus précis de dire « qui pensent ne pas avoir besoin de repentir » car « nul n’est bon que Dieu seul » (Mc 10, 18). Peut-être pensions-nous que Jésus parlait uniquement des grands pécheurs ? Pourquoi ne l’aurait-il pas spécifié alors ? Pour faire une analogie sportive, je dirais que notre vie est comme un match entre le bien et le mal où, par moments, tantôt l’un tantôt l’autre domine, où également le camp du bien marque un point toutes les fois que nous nous laissons réconcilier avec Dieu. Pourquoi priver Dieu d’une si grande joie ? Mieux encore, ce sacrement guérit notre nature blessée, la rend plus apte à résister au mal pour la suite des choses ne serait-ce qu’en raison de l’humiliation qui résulte de l’aveu de nos fautes à un autre pécheur (la capacité du prêtre de pardonner au nom de Dieu n’effaçant pas le caractère faillible de sa nature). Or, tous les pas effectués dans la voie de l’humilité nous rendent moins susceptibles de tomber de nouveau car le péché prend racine dans notre orgueil. Fréquenter régulièrement le sacrement de Réconciliation guérit progressivement notre nature pécheresse bien que jamais entièrement, si bien que nous devrons toujours compter sur la miséricorde divine au final pour nous donner accès au Royaume des cieux, ce pardon ultime s’inscrivant dans la lignée des pardons intermédiaires sollicités et accueillis au cours de notre existence terrestre.
Profitons donc de la période du carême qui s’amorce pour nous laisser dès maintenant réconcilier avec Dieu.