Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
11 Mai 2014 Parole du jour
Supporter la souffrance
Frères, si on supporte la souffrance en ayant fait le bien, c'est une grâce aux yeux de Dieu. C'est bien à cela que vous avez été appelés, puisque le Christ lui-même a souffert pour vous et vous a laissé son exemple afin que vous suiviez ses traces, lui qui n'a jamais commis de péché ni proféré de mensonge : couvert d'insultes, il n'insultait pas ; accablé de souffrances, il ne menaçait pas, mais il confiait sa cause à Celui qui juge avec justice. Dans son corps, il a porté nos péchés sur le bois de la croix, afin que nous puissions mourir à nos péchés et vivre dans la justice : c'est par ses blessures que vous avez été guéris. Vous étiez errants comme des brebis ; mais à présent vous êtes revenus vers le berger qui veille sur vous.
Première lettre de Pierre Apôtre 2,20-25.
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Supporter la souffrance, c’est une grâce aux yeux de Dieu. Le Christ par sa venue dans le monde, par l’exemple qu’il nous a laissé pour que nous suivions ses traces, a transformé la souffrance qui s’impose à nous (pas celle que nous choisissons nous-mêmes et dont nous pouvons tirer orgueil), souffrance librement acceptée comme expression de la volonté de Dieu sur nous et offerte en union avec celle de son sacrifice sur la croix pour les membres de son Église, militante ou en voie de purification pour accéder à la vie éternelle, ou encore pour ceux qui n’en font pas encore partie ou en sont encore temporairement les ennemis à l’instar de Saul, le Christ, donc, a transformé cette souffrance de malédiction en bénédiction, non pour lui-même mais pour l’humanité toute entière, à travers les siècles. Pour que la souffrance porte tout le fruit qui l’habite, deux conditions : 1) acception de celle-ci comme expression de la volonté de Dieu sur nous en ce moment précis de notre existence et 2), offrande en union avec le sacrifice du Christ crucifié pour le bénéfice du plus grand nombre possible. Acceptation et offrande, voilà ce qui sublime la souffrance, nous faisant passer de maudits (rejetés) à participants à l’unique sacrifice du Christ sur la croix pour donner accès au salut éternel au plus grand nombre possible ainsi que l’exprime l’apôtre Paul : « En ce moment je trouve ma joie dans les souffrances que j'endure pour vous, et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l'Église » (Col 1, 24).
Je suis passé au cours des dernières semaines de la parole aux actes, alors que la souffrance a fait brusquement irruption dans ma vie rendant difficile non seulement ma vie spirituelle mais même le simple fait d’avoir de bonnes pensées. J’ai donc vécu la fin du carême et la passion en proximité avec Jésus unissant mes souffrances aux siennes pour son Corps, qui est l'Église. Si la souffrance a considérablement diminué, je suis pour ainsi dire en réadaptation spirituelle de la même façon que les grands accidentés doivent réapprendre à marcher. J’ai recommencé par la base à savoir faire oraison quotidiennement. Les activités accessoires telles la lecture et l’écriture reviendront peut-être graduellement avec le temps, peut-être pas. Cela ne m’appartient pas, mais quelque soit la façon dont le Christ me donnera de le servir, je le ferai avec joie, la joie de ceux qui se savent sauvés non pas en raison d’un mérite quelconque de leur part mais de l’unique sacrifice du Christ et de son infinie miséricorde.