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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Prismes de l’Amour et de la Sagesse de Dieu

 

 

Prismes de l’Amour et de la Sagesse de Dieu

 

Jésus vint à Nazareth, où il avait grandi. Comme il en avait l'habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L'Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s'assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. »

 

Luc 4,16-21.

 

Frères, quand je suis venu chez vous, je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige du langage humain ou de la sagesse. Parmi vous, je n'ai rien voulu connaître d'autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié. Et c'est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant, que je suis arrivé chez vous. Mon langage, ma proclamation de l'Évangile, n'avaient rien à voir avec le langage d'une sagesse qui veut convaincre ; mais c'est l'Esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu.

 

Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 2,1-5.

 

De quel amour j'aime ta loi : tout le jour je la médite !

Je surpasse en habileté mes ennemis, car je fais miennes pour toujours tes volontés.

Je surpasse en sagesse tous mes maîtres, car je médite tes exigences.

Je surpasse en intelligence les anciens, car je garde tes préceptes.

Des chemins du mal, je détourne mes pas, afin d'observer ta parole.

De tes décisions, je ne veux pas m'écarter, car c'est toi qui m'enseignes.

 

Psaume 119(118),97.98.99.100.101.102.

 

 

Je viens de terminer la lecture d’un livre intitulé « Monsieur le Curé » écrit par l’abbé Claude Sauvageau qui présente avec humour la vie de cette noble vocation. Celui-ci y dit entre autres choses avoir été influencé par une parole d’une retraite presbytérale à laquelle il avait assisté au début de son ministère et qui s’énonçait comme suit : « le prêtre est le filtre de la tendresse de Dieu ». Si je comprends bien l’intention de cette parole, je trouve néanmoins l’image du filtre quelque peu malheureuse en ce que le filtre retient certaines choses. Je crois que le prisme conviendrait mieux en ce qu’il laisse passer la lumière à travers lui sans en conserver la moindre parcelle. Qui plus est, le prisme ne se contente pas de cela mais, en plus, permet de rendre visible la lumière en la décomposant en diverses couleurs. Je crois que c’est exactement la vocation du prêtre, de toute vie consacrée et même de tout laïc : laisser passer l’amour de Dieu à travers soi, rendant visible le Dieu invisible en laissant ce Dernier manifester divers traits de son infinie Bonté et Sagesse à travers lui. C’est exactement ce qu’a fait Jésus, porté par l’Esprit, pour le Père : « L'Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur ». Il répondra  même à Philippe qui a dit « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit » : « "Voilà si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe? Qui m'a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire: Montre-nous le Père !" ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même: mais le Père demeurant en moi fait ses œuvres. Croyez-m'en! je suis dans le Père et le Père est en moi. Croyez du moins à cause des œuvres mêmes. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que je fais; et il en fera même de plus grandes, parce que je vais vers le Père. Et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.» (Jn 14, 8-13). Montrer le Père, manifester par les œuvres sa bonté, par la parole sa Sagesse, telle est la vocation de tout chrétien, de toute personne souhaitant marcher dans les pas du Christ et, au degré le plus insigne, de toute vie consacrée, particulièrement des prêtres.

 

Certains réussissent mieux que d’autres à laisser passer Dieu à travers eux étant soit davantage généreux de leur personne ou portés par l’Esprit d’Amour. On les appelle saints parce qu’ils manifestent quelque chose de la sainteté de Dieu ainsi que ce Celui-ci nous y a incités : « Soyez saints, car moi, Yahvé votre Dieu, je suis saint » (Lv 19, 2). Malheureusement, un grand nombre de personnes s’arrêtent à la personne qu’ils voient plutôt qu’à Celui qui agit en elle. Quand nous faisons de même nous sommes les idiots du proverbe : « Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt ». Les saints, même les plus illustres, la Vierge Marie et saint Joseph, Jésus de façon unique car il partage la nature divine, sont autant de doigts qui pointent vers le Père céleste. Là seulement devrait s’arrêter notre regard et nous devrions être reconnaissants envers ce Père d’avoir bien voulu se révéler à nous à travers des instruments aussi imparfaits, exception faite du Fils et de la Mère qu’Il s’est choisie pour ce celui-ci ainsi que pour son Église : « Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d'elle, le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: "Femme, voici ton fils." Puis il dit au disciple: "Voici ta mère." Dès cette heure-là, le disciple l'accueillit comme sienne. » (Jn 19, 26-27). Quant aux dits instruments qui manifestent Dieu, ce ne sont pas eux qui attirent l’attention sur eux puisque à l’instar de l’apôtre Paul ils ne font pas de mystère quant à l’origine des dons étonnants dont ils ont été gratifiés : Mon langage, ma proclamation de l'Évangile, n'avaient rien à voir avec le langage d'une sagesse qui veut convaincre ; mais c'est l'Esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. Le défaut est en nous et en notre courte vue qui élèvent malencontreusement ces personnes sur un piédestal si bien que ce qui devrait être la vocation commune de tous et chacun d’être les prismes de l’Amour de Dieu paraît inaccessible, hors de portée. Réalisons notre vocation d’enfants de Dieu, manifestons quelque traits de notre hérédité, rendons visible le Dieu invisible et nous changerons la face du monde en rendant le Royaume présent dès cette vie !

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R
Bonjour navyroc<br /> <br /> Hum, le symbole du prêtre-filtre est peut-être approprié pour alléger quelque peu, le reçu institutionnel et dogmatique de l’Église, c-à-d, de mettre de l'huile dans les rouages ! <br /> Cependant la réalité physique de prisme telle que vous la rappelez me convient parfaitement. &quot; Être transparent à la Présence&quot;, &quot;Être révélateur de ce qui nous habitent&quot;. Le rêve du prêtre, et de tous les croyants.<br /> <br /> Hélas, bien trop souvent, notre &quot;ego&quot; filtre cette Présence dans notre entourage... en plus de la propension à voir les défauts d'autrui..<br /> <br /> A+<br /> <br /> Rott
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