Transfiguration

Transfiguration

Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l'écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s'entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu'une nuée lumineuse les couvrit de son ombre ; et, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! » Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre et furent saisis d'une grande frayeur. Jésus s'approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et n'ayez pas peur ! » Levant les yeux, ils ne virent plus que lui, Jésus seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. »

Matthieu 17, 1-9

Créés « à la ressemblance de Dieu » (Gn 5, 1), nous portons tous une étincelle de la divinité en nous, cette divinité qui a revêtu la chair en plénitude dans le Christ et a laissé percevoir sa lumière aux apôtres à la Transfiguration : « le Dieu qui a dit: que la lumière brille au milieu des ténèbres, c'est lui-même qui a brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ. Mais ce trésor, nous le portons dans des vases d'argile, pour que cette incomparable puissance soit de Dieu et non de nous » (2 Co 4, 6-7).

Le croyant se trouve confronté à un double défi eu égard à cette Présence qui l’habite et se retrouve également en tout homme : d’une part, laisser transparaître Dieu à travers lui : « ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20), et d’autre part, le défi plus grand encore de reconnaître ce même Dieu présent non seulement dans ceux qui relèvent avec brio le premier défi, les saints, mais en tout homme, même ceux qui nous sont les plus hostiles, « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous diffament » (Lc 6, 27-28) ou ceux qui comptent parmi les plus nécessiteux : « dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait… dans la mesure où vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait » (Mt 25, 40-45).

Demandons à Dieu la grâce de Le voir présent en tout homme ou femme. Il nous sera beaucoup plus facile d’aimer notre prochain selon son commandement : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés (Jn 15, 12). Inversement, si nous laissons transparaître l’Amour à travers nous, nous deviendrons plus « aimables », faciles à aimer, et, du coup, nous faciliterons la tâche des autres de reconnaître Dieu en nous et de s’acquitter de leur devoir de nous aimer.