Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
20 Janvier 2017 Actualité
Le nouveau locataire de la Maison-Blanche est un grand croyant !
Et vous qu’en dites-vous ? Qu’en pensez-vous ? Si vos yeux se posent sur ce texte, il est probable que le titre de ce billet ait suscité dans votre esprit un certain scepticisme, pour ne pas dire un scepticisme certain voire l’incrédulité. Et pourtant, il est évident qu’il a une grande foi en un dieu. Ce dieu n’est pas le Dieu invisible des Juifs et des Chrétiens, mais un dieu bien visible, l’argent. Vous direz sans doute que considérer l’argent comme un dieu constitue une exagération. Si pour certains, il constitue un moyen, pour d’autres qui mettent toute leur confiance en lui, c’est un véritable dieu auquel ils sont prêts à tout sacrifier pour se l’approprier davantage. En disant « Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent » (Lc 16, 13), Jésus reconnaît le pouvoir de l’argent de détourner les hommes du Dieu véritable et, de là, son statut de faux-dieu.
Outre le pouvoir, le dieu argent offre à ceux qui se mettent à son service la liberté de faire ce qu’ils veulent au gré de leurs désirs, jusqu’à toucher impunément et sans leur consentement les parties intimes des personnes du sexe opposé, jusqu’à occuper le siège du président du pays le plus puissant du monde ! Telle n’est pas cependant la situation de ceux, moins fortunés, qui ont le malheur de croiser leur route et qui doivent subir les effets destructeurs de l’exercice de cette liberté débridée. Mais ces personnes (celles qui vouent un culte au dieu argent ou autres idoles) sont-elles vraiment libres ? Quand on observe leur insatiable appétit de choses matérielles, dont l’argent, on constate qu’ils ressemblent à des personnes qui essaieraient d’étancher leur soif avec de l’eau de mer. À agir de la sorte elles deviennent, de fait, esclaves de ce en quoi elles espéraient trouver paix et bonheur. La raison en est fort simple : Dieu a mis en notre cœur un désir d’infini (de Lui-même) que les créatures finies se montrent incapable de satisfaire. Ceux qui ont mis leur foi dans le sensible ne reconnaissent pas cet état de fait et s’imaginent à tort que c’est le manque de sensible qui est cause de leur insatisfaction, ce qui les contraint à chercher à en obtenir toujours davantage faisant d’eux de véritables esclaves.
Certaines personnes ont été étonnées du nombre des richissimes américains à accéder à des postes d’autorité dans la nouvelle administration des États-Unis d’Amérique. Rien d’étonnant à cela : ils partagent la même foi en l’argent ! Cela est bien malheureux car le gouvernement dont l’un des rôles consiste à maintenir l’équilibre des forces dans une société, notamment en donnant une voix aux sans-voix, se trouve à amplifier la voix de ceux qui dominent déjà, laissant entrevoir des jours bien sombres pour les plus faibles. Nous sommes là bien loin de la foi chrétienne et de l’option préférentielle pour les pauvres prônée par l’Église. Si les premières victimes de ce nouveau mouvement (comme l’a qualifié celui qui a été porté au pouvoir par lui) seront les Américains les moins bien nantis, il est probable qu’il n’en restera pas là et, qu’en raison du leadership du pays où il a pris naissance, il étende outre-frontière ses dommages à commencer par les états voisins auxquels il cherchera à dicter ses exigences.
Il faut prendre les armes !
Que faire alors que nous voyons s’accumuler les nuages laissant présager des jours bien sombres ? Certains diront qu’il ne faut pas s’impliquer, que ce n’est pas de notre ressort compte tenu que nous ne vivons pas aux États-Unis et même pour ceux qui y vivent, qu’il s’agit d’un gouvernement démocratiquement élu et qu’il n’y a qu’à endurer. À ceux-là je donnerai comme réponse le texte du pasteur Martin Niemöller, inspiré de son expérience personnelle dans l’Allemagne nazie, sur les dangers de la lâcheté et / ou de l’indifférence face au mal :
Quand ils sont venus chercher les communistes, je n'ai rien dit.
Je n'étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n'ai rien dit.
Je n'étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs, je n'ai rien dit.
Je n'étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n'ai rien dit.
Je n'étais pas catholique.
Et, puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour protester.
Quand je parle de prendre les armes, je ne parle pas ce celles que les américains portent sur eux, transportent dans leurs véhicules ou gardent à portée de main dans leur domicile, leur procurant une fausse sensation de sécurité, le danger augmentant avec le nombre de ces jouets dangereux en circulation.
Quand je parle de prendre les armes je pense à des armes dont les effets sont bénéfiques tant pour ceux qui les utilisent que ceux qui sont dans leur mire (ou, au pire, n’ont pas les effets bénéfiques escomptés sur eux). Ces armes sont la prière et le jeûne, armes suggérées dans l’évangile de Matthieu (Mt 17, 21) et proposées par la Vierge Marie notamment dans les apparitions à Fatima (dont nous célébrons le centième anniversaire en 2017) et à Medjugorje. La prière à la Vierge (le chapelet) apparaît comme particulièrement indiquée, Marie étant notre mère dans la foi, une mère qui veillera sur ses enfants si ceux-ci lui en font la demande. Comme l’a répété inlassablement Jean-Paul II, nous n’avons pas à avoir peur. C’est d’ailleurs sous son pontificat que s’est écroulé le bloc communiste sans qu’une intervention militaire n’ait été nécessaire. Devant la montée de l’intolérance, de la peur grandissante des autres, du mépris des plus faibles, de la violence… mettons notre confiance dans le Christ qui nous dit : « Gardez courage ! J'ai vaincu le monde » (Jn 16, 33) et dans sa mère et notre mère la Vierge Marie.