Ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela

En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

Matthieu 16, 13-19

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Tout, absolument tout, est grâce ! « Qu'as-tu que tu n'aies reçu? » (1 Co 4, 7) Impossible de connaître Dieu, de le reconnaître, sans le secours de sa grâce, sans le don de la foi, sans l’inspiration de l’Esprit de Vérité : « nul ne peut dire: "Jésus est Seigneur", si ce n'est par l'Esprit Saint » (1 Co 12, 3).

Cette grâce diffère d'une personne à l'autre en fonction de la mission unique à laquelle chacune est appelée dans le plan d’amour du Père céleste. La grâce initiale serait-elle la même qu’elle varierait dans ses effets en fonction de la réceptivité de chacun. Enfin, le « capital de grâce » de chaque personne est appelé à fluctuer au cours de son existence en fonction du fruit d’amour qu’elle acceptera de faire produire aux grâces qui lui ont été octroyées : « À celui qui a (et qui lui a fait produire le fruit attendu), on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien (qui n’a pas fait fructifier le peu qu’il a reçu) se verra enlever même ce qu’il a. » (Mt 25, 29).

Pierre n’est peut-être pas le seul disciple auquel l’Esprit Saint a révélé que Jésus « est le Christ, le Fils du Dieu vivant ! », mais il est assurément le seul qui ait eu l’audace, l’audace de la foi, de le proclamer. Ce sont cette audace et cette disponibilité de Pierre aux motions de l’Esprit Saint qui ont fait de lui le candidat choisi par Jésus pour être le pasteur de son Église naissante. Ce ne sont pas ses qualités naturelles qui l’ont qualifié puisqu’abandonné à lui-même il reniera ce Christ dont il vient pourtant de confesser la divinité et que lui-même se reconnaît pécheur : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur! » (Lc 5, 8)

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je me dispose à accueillir la grâce, à en recevoir davantage, en en faisant la demande au Seigneur dans la prière et en ne laissant pas sans effet celle déjà reçue en la mettant au service de l’Amour, en laissant Dieu aimer en moi et à travers moi.