Combien de pains avez-vous ?

En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule, et que les gens n’avaient rien à manger, Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit : « J’ai de la compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n’ont rien à manger. Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d’entre eux sont venus de loin. » Ses disciples lui répondirent : « Où donc pourra-t-on trouver du pain pour les rassasier ici, dans le désert ? » Il leur demanda : « Combien de pains avez-vous ? » Ils lui dirent : « Sept. » Alors il ordonna à la foule de s’asseoir par terre. Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent ; et ils les distribuèrent à la foule. Ils avaient aussi quelques petits poissons, que Jésus bénit et fit aussi distribuer. Les gens mangèrent et furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait sept corbeilles. Or, ils étaient environ quatre mille. Puis Jésus les renvoya. Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples, il alla dans la région de Dalmanoutha.

Marc 8, 1-10

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

J’ai de la compassion pour cette foule. À la base de l’action de Dieu en faveur des hommes, la compassion du Créateur envers sa créature. Cette compassion étant celle de l’Amour, Dieu requiert notre collaboration, aussi négligeable puisse-t-elle se révéler, afin d’agir. À nous aussi il demande « Combien de pains avez-vous ? », qu’avez-vous à m’offrir pour qu’à partir de presque rien Je puisse faire beaucoup ? Ce petit rien, aussi insignifiant soit-il, est essentiel à l’action de Dieu. Jésus aurait pu ordonner aux pierres de devenir du pain (Lc 4, 3). C’est là la tentation du diable, une action qui n’est pas motivée par l’amour, une action qui n’a pas pour fin l’amour et à laquelle s’est refusé Jésus lorsqu’il fut tenté au désert. Jésus aurait pu ordonner aux pierres de devenir du pain, mais il ne l’a pas fait, préférant nous associer à son action salvatrice par amour pour nous. Dieu ne nous sauve pas sans nous ! Même durant sa Passion, son sacrifice ultime, Jésus a voulu avoir besoin de nous par l’entremise de Simon de Cyrène qui l’a aidé à porter sa croix. Tout faire pour l’homme, mais ne rien faire sans lui. Telle pourrait être la devise du Dieu qui est Amour.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je mets mes petits riens à la disposition de Dieu pour Lui offrir un appui qui, bien que techniquement négligeable, voire inutile, se révèle essentiel à son action dans le monde. Je fais les choses banales de la vie quotidienne avec tout mon amour pour que Dieu vienne les enrichir du plus de son Amour et leur confère une portée beaucoup plus grande, une valeur d’éternité.