Effata ! Ouvre-toi !

En ce temps-là, Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler et supplient Jésus de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement. Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. ».

Marc 7, 31-37

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Les miracles accomplis par les Jésus n’ont pas d’autre raison d’être que de confirmer son enseignement que le Règne de Dieu s'est approché (Mc 1, 15) de nous, de manifester de manière visible son action invisible dans les cœurs tout comme la pointe de l’iceberg laisse deviner qu’il se trouve une masse beaucoup plus importante encore qui est submergée. Quand Jésus dit au sourd-muet Effata ! c’est chacun d’entre nous qu’Il interpelle à ouvrir son cœur à l’action de Dieu. En effet, comme le déplore Jésus, nous sommes trop souvent fermés aux réalités spirituelles de sorte que nous regardons sans voir et entendons sans entendre ni comprendre (Mt 13, 13). Comme ce sourd, supplions Jésus de poser la main sur nous afin de nous ouvrir à l’action de Dieu qui, quoiqu’invisible n’en est pas moins réelle tout comme la parole qui, bien qu’elle ne puisse pas être vue, n’est pas moins bien réelle et peut être accessible à ceux qui ont la capacité auditive de l’entendre. Cette capacité de voir l’action de Dieu dans nos vies et plus largement dans le monde nous pouvons nous disposer à la recevoir en imitant Marie, mère de Jésus, qui gardait fidèlement toutes ces choses en son cœur (Lc 2, 51), en les conservant en mémoire jusqu’à ce que Dieu nous en dévoile le sens par des événements ultérieurs ou par personne interposée.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je ne m’arrête pas à ce que mes sens peuvent percevoir, conscient que le Dieu invisible se manifeste et laisse entrevoir sa volonté à travers le visible. À travers la beauté et la sagesse de la création, je vois la beauté et la sagesse du créateur. À travers les événements, je cherche à discerner la main agissante de Dieu. Quand le sens de ce qui arrive m’échappe, je garde en mémoire ces choses jusqu’à je reçoive la lumière nécessaire pour comprendre, lumière qui arrive généralement par des événements ultérieurs qui viennent donner un éclairage nouveau sur ce qui s'est produit auparavant.