Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle

En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Alors Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.

Marc 6, 1-6

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Nous pouvons entraver l’action de Dieu ! N’est-ce pas incroyable ? Et pourtant, le Dieu Tout-Puissant met une limite à son action, celle de notre liberté, liberté de L’accueillir, liberté de se soumettre ou non à sa volonté, liberté de respecter son mode d’agir… une liberté à laquelle Dieu tient plus que tout parce qu’essentielle pour que l’amour entre Lui et nous puisse exister. Il n’y a pas d’amour sans liberté. Dieu, autrefois à Nazareth et encore aujourd’hui, se manifeste à nous sous d’humbles apparences, autrefois dans la personne du fils du charpentier, aujourd’hui par l’entremise de gens tout ce qu’il y a de plus ordinaires. L’orgueil aidant, nous nions que Dieu puisse agir à travers des outils imparfaits, des gens comme nous ! C’est là ignorer la révélation faite à l’apôtre Paul : « Ma grâce te suffit: car la puissance se déploie dans la faiblesse. » (2 Co 12, 9). Que dire du sentiment d’impuissance de notre Père céleste qui veut notre bonheur et nous voit nous en détourner parce que nous Le rejetons ainsi que les gens ordinaires par l’entremise desquels Il s’adresse à nous !

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je demeure réceptif à l’action de Dieu dans ma vie, peu importe la manière et les personnes par l’entremise desquelles elle se manifeste. Je me garde de dénigrer les outils imparfaits qui ont accepté de se faire ses émissaires. Je me préserve tout autant de glorifier ceux par lesquels Dieu m’a manifesté son amour au détriment de ce Père bienveillant qui a inspiré leur action et leur a donné les moyens de l’accomplir et à qui je devrais témoigner prioritairement ma reconnaissance.