Lorsque l’Époux leur sera enlevé, ils jeûneront

Jésus révèle à ses interlocuteurs la raison d’être du jeûne auquel on se soumet pour des fins spirituelles : tenir notre esprit en présence de Dieu, artifice auquel n’avaient pas besoin de recourir les disciples pendant qu’ils côtoyaient Jésus, deuxième personne de la Trinité, pendant son séjour terrestre. Le jeûne n’a pas d’autre but que de nous faire penser à Dieu à chaque instant où nous ressentons la faim, de finalité que le désir de nourriture se transpose en désir de Dieu. Si le jeûne nous rend maussades, il y a fort à parier que nous ne nous y soumettons pas pour les bonnes raisons. Penser à Dieu, nous tenir en sa présence, devrait nous réjouir pas nous donner des « faces de carême » ainsi que l’évoque Jésus dans cette autre recommandation sur le jeûne : « Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air sombre, comme font les hypocrites, qui exténuent leur visage, pour faire paraître aux hommes qu'ils jeûnent. En vérité, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, afin qu'il ne paraisse pas aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est présent dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » (Mt 6, 16-18). Tourner notre cœur vers Dieu devrait être la finalité que nous poursuivons quand nous nous soumettons à la faim dans une visée spirituelle, une activité qui est toute d’intériorité et que rien ne devrait laisser transparaître extérieurement, surtout pas de faire payer aux autres le malaise que nous ressentons suite au manque de nourriture.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

J’examine mes pratiques spirituelles pour m’assurer qu’elles contribuent effectivement à ce qui devrait être leur fin de faire croître l’Amour en moi et que moi et mon amour-propre, nous diminuions.