Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ?

2 Mars 2021

En ce temps-là, Jésus, montant à Jérusalem, prit à part les Douze disciples et, en chemin, il leur dit : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreront aux nations païennes pour qu’elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera. » Alors la mère des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande. Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. » Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Ils lui disent : « Nous le pouvons. » Il leur dit : « Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. » Les dix autres, qui avaient entendu, s’indignèrent contre les deux frères. Jésus les appela et dit : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Matthieu 20, 17-28

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Cette coupe dont Jésus parle est celle du service de l’amour, jusqu’au don de sa vie par amour. Jésus se pose en modèle d’abaissement et d’amour, d’abaissement par amour, pour quiconque aspire à accéder au Royaume des cieux : le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. En Jésus, le premier, se réalisent ses paroles : « Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé » (Mt 23, 11-12). Il est d’ailleurs notable que la première élévation de Jésus, sa reconnaissance officielle par le Père de son statut de Fils, soit survenue après qu’il se soit abaissé pour être baptisé par celui qui n’était même pas digne de dénouer la courroie de sa sandale (Jn 1, 27) : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. » (Mt 3, 17). Visiblement, les disciples de Jésus, ceux pour qui la mère a sollicité les premières places dans le Royaume et les autres qui se sont indignés qu’ils aient demandé un traitement de faveur, les proches de Jésus qui cheminent depuis un bon bout de temps déjà avec lui, n’en sont pas encore rendus là. Il y a là motif d’espérance pour nous qui avons tant de chemin à parcourir pour parvenir à la perfection de l’amour et qui sommes parfois tentés de désespérer de nous-mêmes tellement est lente notre progression dans l’amour et l’abaissement qui lui est inhérent.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je garde constamment en mémoire que j’ai été appelé à l’existence par Dieu pour aimer, pour Le laisser en moi et à travers moi et que cela requiert que moi je diminue afin que Lui grandisse » (Jn 3, 30), que j’ai été appelé à l’existence non pour être servi, mais pour servir, assumer le service de l’amour, et donner ma vie, à la suite de Jésus et en communion avec Lui, pour le salut du plus grand nombre.