Quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui

29 Mars 2021

En ce temps-là, au cours du repas que Jésus prenait avec ses disciples, il fut bouleversé en son esprit, et il rendit ce témoignage : « Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera. » Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras, ne sachant pas de qui Jésus parlait. Il y avait à table, appuyé contre Jésus, l’un de ses disciples, celui que Jésus aimait. Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler. Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus lui répond : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote. Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : « Ce que tu fais, fais-le vite. » Mais aucun des convives ne comprit pourquoi il lui avait dit cela. Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui dire d’acheter ce qu’il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres. Judas prit donc la bouchée, et sortit aussitôt. Or il faisait nuit. Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. » Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard. » Pierre lui dit : « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour toi ! » Jésus réplique : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois. »

Jean 13,21-33.36-38.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Cette phrase nous met en garde contre les dangers auxquels s’expose celui qui s’approche de la table eucharistique dans de mauvaises dispositions. La bouchée qui devrait constituer une nourriture et un remède pour l’âme peut se transformer en poison pour quiconque n’est pas mu par l’amour, un amour conforme aux enseignements évangéliques. À cet effet, l’apôtre Paul nous adresse cette salutaire mise en garde : « Ainsi donc, quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur. » (1 Co 11, 27) C’est pourquoi notre mère l’Église, dans sa sollicitude, recommande à certaines personnes de s’écarter de la table eucharistique de peur qu’un instrument mis à leur disposition pour leur salut contribue plutôt à leur perte à l’instar de Judas. C’est pourquoi aussi, cela constitue une bonne pratique de recevoir le sacrement de Réconciliation lorsque nous avons offensé gravement l’Amour avant de nous présenter à la communion. Un ami, qui ne pratique pas et qui fait partie d’une catégorie de gens à laquelle l’Église recommande de s’écarter de la table eucharistique, me confiait que le seul moment où il éprouvait le désir de communier au corps du Christ survenait lors de funérailles. Cela s’explique, quant à moi, par le fait que l’eucharistie nous fait entrer en communion non seulement avec le corps du Christ historique, mais également avec son corps mystique dont font partie ceux qui nous ont quittés et que le Père miséricordieux a accueillis dans son Royaume ou a soumis à une purification en vue de les y admettre. Ce désir de demeurer unis dans l’amour avec ceux qui nous ont précédés se révèle particulièrement fort lorsque nous faisons mémoire d’eux dans la célébration liturgique des funérailles chrétiennes.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je veille à me présenter à la table eucharistique dans de bonnes dispositions. Entre autres choses, je cherche à laisser Dieu aimer en moi et à travers moi, et conscient de mes manquements à l’amour qu’Il souhaite manifester par mon entremise, je fréquente régulièrement le sacrement de Réconciliation pour y trouver guérison des blessures infligées par le péché et qui m’éloignent de la communion avec le Christ et les frères, tant les contemporains que ceux qui m’ont précédé dans l’éternité.