Vous ne voyez pas quel est votre intérêt

26 Mars 2021

En ce temps-là, quand Lazare fut sorti du tombeau, beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui. Mais quelques-uns allèrent trouver les pharisiens pour leur raconter ce qu’il avait fait. Les grands prêtres et les pharisiens réunirent donc le Conseil suprême ; ils disaient : « Qu’allons-nous faire ? Cet homme accomplit un grand nombre de signes. Si nous le laissons faire, tout le monde va croire en lui, et les Romains viendront détruire notre Lieu saint et notre nation. » Alors, l’un d’entre eux, Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit : « Vous n’y comprenez rien ; vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. » Ce qu’il disait là ne venait pas de lui-même ; mais, étant grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation ; et ce n’était pas seulement pour la nation, c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. À partir de ce jour-là, ils décidèrent de le tuer. C’est pourquoi Jésus ne se déplaçait plus ouvertement parmi les Juifs ; il partit pour la région proche du désert, dans la ville d’Éphraïm où il séjourna avec ses disciples. Or, la Pâque juive était proche, et beaucoup montèrent de la campagne à Jérusalem pour se purifier avant la Pâque. Ils cherchaient Jésus et, dans le Temple, ils se disaient entre eux : « Qu’en pensez-vous ? Il ne viendra sûrement pas à la fête ! » Les grands prêtres et les pharisiens avaient donné des ordres : quiconque saurait où il était devait le dénoncer, pour qu’on puisse l’arrêter.

Jean 11, 45-57

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

La recherche de l’intérêt personnel, voilà bien la plus grande menace susceptible de nous conduire à notre ruine, celle de nos organisations, de nos sociétés, de nos nations. La recherche de l’intérêt personnel mène à la ruine spirituelle parce que contraire à l’amour, cet amour qui est l’essence même de la vie spirituelle et sa finalité. La recherche de l’intérêt personnel menace également tout regroupement de personnes dans l’ordre temporel puisqu’elle mine le ciment de l’amour qui rassemble les personnes et les maintient dans un tout cohérent. La recherche de l’intérêt personnel amène à commettre les pires exactions, la fin justifiant les moyens pour ceux qui se laissent conduire par elle. À l’opposé, le spirituel authentique ne se préoccupe pas de la fin, mais de la manière d’y parvenir, que cette dernière soit imprégnée du sceau de l’amour qui seul donne de la valeur aux démarches entreprises. Le problème ne réside pas tant dans ce que nous ne voyons pas notre intérêt, mais plutôt que dans ce que nous le voyons trop bien au point d’être obnubilé par celui-ci et de négliger la seule chose qui importe : l’amour de Dieu et du prochain qui nous permet de mieux vivre individuellement et collectivement et, au surplus, permet d’aspirer à la vie éternelle.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je fais de l’Amour l’unique moteur de mon agir. Je laisse Dieu aimer en moi et à travers moi. Inspiré par l’Amour, conduit par l’Amour, je contribue au bien commun, tant matériel que spirituel, par le don de moi-même à la suite de Jésus.