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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !

Lorsqu’ils approchent de Jérusalem, vers Bethphagé et Béthanie, près du mont des Oliviers, Jésus envoie deux de ses disciples et leur dit : « Allez au village qui est en face de vous. Dès que vous y entrerez, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis. Détachez-le et amenez-le. Si l’on vous dit : ‘Que faites-vous là ?’, répondez : ‘Le Seigneur en a besoin, mais il vous le renverra aussitôt.’ » Ils partirent, trouvèrent un petit âne attaché près d’une porte, dehors, dans la rue, et ils le détachèrent. Des gens qui se trouvaient là leur demandaient : « Qu’avez-vous à détacher cet ânon ? »  Ils répondirent ce que Jésus leur avait dit, et on les laissa faire. Ils amenèrent le petit âne à Jésus, le couvrirent de leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Alors, beaucoup de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin, d’autres, des feuillages coupés dans les champs. Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le Règne qui vient, celui de David, notre père. Hosanna au plus haut des cieux ! »

Marc 11, 1-10

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

La Bible nous parle de Dieu, de son Amour, de son absence de limites, de son immuabilité, de la fidélité de son Amour, ainsi que de l’homme, particulièrement de son cœur et de l’inconstance de ce dernier. Cette description atteint son apogée dans les récits de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem suivi de ceux de sa passion et de sa mort sur la croix. Deux triomphes diamétralement opposés : l’un humain, temporel, limité dans le temps, l’autre, victoire de l’Amour, du don de soi sans limites, dans son objet, jusqu’à donner sa vie, et dans sa portée dans le temps, « une fois pour toutes » (He 7, 27 ; Rm 6, 10), un Amour qui se révélera plus fort que la mort.

Cela est demeuré longtemps pour moi un mystère de voir la foule en liesse accueillir Jésus et cette même foule, ou une part de celle-ci, réclamer quelques jours plus tard sa mise à mort. Comment expliquer un tel revirement ? Puis, un jour, quelqu’un m’a parlé du triangle de Karpman, sauveur, victime et persécuteur que je résumerai comme on me l’a présenté, mon interlocuteur me mettant en garde des personnes qui recherchent un sauveur, celles-ci, lorsque le sauveur espéré déçoit leurs attentes se sentant victimes, trahies, se transforment en persécuteurs de celui en qui elles avaient mis leur espoir et auquel elles se sentent en droit de faire payer le prix de leur déception, prix d’autant plus élevé que les espoirs déçus étaient grands.

Toujours au chapitre de l’inconstance du cœur de l’homme, outre le revirement de capot de la foule et l’abandon de Jésus par ses disciples, on note la trahison de Judas et le reniement de Pierre. Le premier, Judas, trahit par recherche d’intérêt personnel. De fait, ayant vu le Maître accomplir de nombreux prodiges, il a vu dans le fait de livrer ce dernier l’opportunité de toucher une somme d’argent pour un geste qu’il pensait sans conséquence ayant foi que Jésus allait s’en sortir par un tour de passe-passe. Quand cela ne s’est pas avéré, il a vu la source de ses revenus se tarir, lui au sujet duquel Jean fait la remarque suivante qui n’est pas anodine compte tenu de ce qui a suivi : « comme il tenait la bourse commune, il prenait pour lui ce que l'on y mettait. » (Jn 12, 6). Pour Judas, c’est la fin des haricots et le désespoir le gagne… Il en va tout autrement de Pierre, qui s’est fait disciple par amour de Jésus. S’il trahit, c’est par peur, et vient-il à réaliser son inconstance qu’il pleure, non pas tant sur lui-même, mais que d’avoir déçu l’amour du Seigneur et cet incident, plutôt que de le conduire au désespoir, l’amènera à un plus grand amour quand il expérimentera la miséricorde de celui qu’il a trahi et qui répondra à son triple reniement pas son triple « M’aimes-tu ? » (Jn 21, 15-17)

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je ne cherche pas d’autre sauveur que l’unique Sauveur, le Christ. Je me garde de chercher des sauveurs humains pour ne pas m’attacher aux personnes en fonction de ce qu’elles peuvent m’apporter, mais me lier à elles uniquement par pur amour ainsi que le demande le Seigneur. Je ne place pas mes espoirs dans les personnes par peur de me transformer en persécuteur le jour où ces espoirs seront déçus, de voir un amour qui n’en était pas un, qui rabaisse les autres au rang d’objets, révéler son véritable visage égoïste pouvant aller jusqu’à la haine. Je place mon espérance dans l’Amour, un Amour qui s’est révélé plus fort que la mort, un Amour qui est miséricordieux et sur lequel je sais que je puis compter pour me relever lorsque je chute, à la suite de Pierre.

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