Esclaves : soit du péché, soit de l’obéissance à Dieu

19 Octobre 2021

Il ne faut donc pas que le péché règne dans votre corps mortel et vous fasse obéir à ses désirs. Ne présentez pas au péché les membres de votre corps comme des armes au service de l’injustice ; au contraire, présentez-vous à Dieu comme des vivants revenus d’entre les morts, présentez à Dieu vos membres comme des armes au service de la justice. Car le péché n’aura plus de pouvoir sur vous : en effet, vous n’êtes plus sujets de la Loi, vous êtes sujets de la grâce de Dieu. Alors ? Puisque nous ne sommes pas soumis à la Loi mais à la grâce, allons-nous commettre le péché ? Pas du tout. Ne le savez-vous pas ? Celui à qui vous vous présentez comme esclaves pour lui obéir, c’est de celui-là, à qui vous obéissez, que vous êtes esclaves : soit du péché, qui mène à la mort, soit de l’obéissance à Dieu, qui mène à la justice. Mais rendons grâce à Dieu : vous qui étiez esclaves du péché, vous avez maintenant obéi de tout votre cœur au modèle présenté par l’enseignement qui vous a été transmis. Libérés du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice.

Lettre de Paul Apôtre aux Romains 6, 12-18

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Le péché c’est l’amour de soi, chercher la satisfaction propre au détriment de l’amour de Dieu et du prochain qui est don de soi. Qui recherche l’autosatisfaction devient l’esclave de ses passions et de ses désirs, car la finitude du créé ne saurait satisfaire le cœur qui a été créé pour accueillir le Dieu infini. Celui qui emprunte cette voie pense à tort que son insatisfaction vient de ce qu’il n’a pas assez accumulé ou goûté du sensible et s’engage dans une quête sans fin, cherchant constamment à s’en procurer plus pour satisfaire un désir qu’il ignore être infini…

L’obéissance à Dieu mène à la justice. Le mot justice dans le vocabulaire biblique est synonyme du mot amour : l’obéissance au Dieu qui est Amour et à sa Loi conduit à aimer davantage. C’est là justice puisque conformité à la fin pour laquelle nous avons été créés et que les choses créées ont été confiées à notre intendance. Il y a là aussi une forme d’esclavage pour qui s’engage dans cette voie, car plus nous aimons plus nous ressentons de satisfaction, satisfaction qui nous incite à vouloir nous donner et aimer davantage.

Il y a donc deux esclavages : l’un alimenté par une insatisfaction chronique et qui conduit à la mort éternelle en raison du manque d’amour de celui qui thésaurise pour lui-même en pensant à tort parvenir par ce moyen à l’apaiser. L’autre esclavage vient de la joie ressentie suite au don de soi, joie que cherche à reproduire celui qui s’engage dans cette voie, joie qui sera parfaite (Jn 15, 11) lorsque l’amour qu’il aura manifesté lors de son séjour terrestre le rendra éligible à entrer dans le Royaume du Dieu qui est Amour au terme de sa course.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

J’examine ma conduite pour voir à quel esclavage je suis soumis : celui du péché ou celui de l’amour. Je demande à Dieu de venir pallier à mes imperfections et de venir Lui-même aimer en moi et à travers moi pour que mon amour et la joie qui lui est inhérente tendent vers la perfection.