La création espère être libérée de l’esclavage de la dégradation

25 Octobre 2021

Frères, j’estime, qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée pour nous. En effet, la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise au pouvoir du néant, non pas de son plein gré, mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir. Pourtant, elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage de la dégradation, pour connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu. Nous le savons bien, la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. Et elle n’est pas seule. Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons ; nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint, mais nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps. Car nous avons été sauvés, mais c’est en espérance ; voir ce qu’on espère, ce n’est plus espérer : ce que l’on voit, comment peut-on l’espérer encore ? Mais nous, qui espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance.

Lettre de Paul Apôtre aux Romains 8, 18-25

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

La création garde l’espérance d’être libérée de l’esclavage de la dégradation. Jamais dans l’histoire, les paroles de l’apôtre Paul n’ont résonné avec autant de puissance que dans les temps où nous vivons et où nous voyons l’œuvre du Créateur se dégrader à un rythme alarmant. En outre, l’apôtre nous indique la cause de cette dégradation : l’homme et son péché, son manque d’amour, manque d’amour pour Dieu et, conséquemment, de son œuvre à laquelle il ne prête pas suffisamment attention, manque d’amour de ses frères, particulièrement les plus démunis, que son égoïsme prive d’un environnement sain. Pour contrer cette dégradation, Paul propose que nous agissions de manière conforme à notre nature d’enfants de Dieu, que nous pensions prioritairement à Dieu, à son œuvre et aux autres avant de chercher à satisfaire nos désirs égoïstes et vaniteux : la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu, qui agissent de manière conséquente à leur filiation divine. La solution aux graves problèmes environnementaux auxquels nous faisons face passe par un retour à Dieu et à une vie menée de manière conforme à sa volonté. Comme quelqu’un l’a déclaré pertinemment : « Le troisième millénaire sera spirituel ou ne sera pas ».

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je m’efforce de vivre une existence conséquente à mon statut d’enfant de Dieu : je restreins ma consommation à l’essentiel par amour de mon Père céleste dont je cherche ainsi à préserver l’œuvre, je le fais aussi par amour de mes contemporains et des générations qui vont suivre. Ce que je fais n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan, mais si nous sommes des millions voire des milliards à agir de même, nous inverserons la tendance et libérerons la création de l’esclavage de la dégradation.