Le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que Jean Baptiste

Après le départ des messagers de Jean, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un homme habillé de vêtements raffinés ? Mais ceux qui portent des vêtements somptueux et qui vivent dans le luxe sont dans les palais royaux. Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis ; et bien plus qu’un prophète ! C’est de lui qu’il est écrit : ‘Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi.’ Je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne n’est plus grand que Jean ; et cependant le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. Tout le peuple qui a écouté Jean, y compris les publicains, en recevant de lui le baptême, a reconnu que Dieu était juste. Mais les pharisiens et les docteurs de la Loi, en ne recevant pas son baptême, ont rejeté le dessein que Dieu avait sur eux. »

Luc 7, 24-30

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Dans un premier temps, Jésus prend la peine de spécifier : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne n’est plus grand que Jean. Puis, du même souffle, il rajoute : et cependant le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. Qu’est-ce à dire ? Cela signifie que nul ne peut entrer dans le Royaume si Dieu ne l’y élève pas dans son infinie Miséricorde. Aussi grandes et méritoires que soient nos actions en cette vie, cela s’avérera toujours insuffisant pour nous garantir une place dans le Royaume éternel et que tous, sans exception, nous devrons recourir à la divine Miséricorde pour espérer avoir part au banquet des noces éternelles. Cette divine Miséricorde nous pouvons espérer l’incliner en notre faveur en nous montrant nous-mêmes miséricordieux envers les autres : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. » (Mt 5, 7) Attention toutefois, comme nous sommes ici dans le domaine de l’amour, la Miséricorde divine ne constitue pas un « salaire » pour récompenser ceux qui agissent conformément à sa Volonté et font miséricorde, mais, par affinité, elle nous « dispose » à accueillir cette Miséricorde qui ne demande qu’à se donner à nous.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

J’attends le salut de Dieu seul. Je compte uniquement sur son infinie Miséricorde pour me donner accès au Royaume éternel. Comme le disait Thérèse de Lisieux : « Il n'y a qu'un moyen pour forcer le bon Dieu à ne pas nous juger du tout, c'est de se présenter devant lui les mains vides. » ou encore : « Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides; car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres... Toutes nos justices ont des taches à vos yeux ! Je veux donc me revêtir de votre propre Justice, et recevoir de votre amour la possession éternelle de vous-même. » J’espère attirer sur moi cette Miséricorde en mettant au service du plus grand nombre les biens tant matériels que spirituels qui m’ont été confiés conformément à la Volonté du divin Donateur, ainsi qu’en faisant preuve envers autrui de la même miséricorde que je réclame pour moi-même comme m’y incite la parabole du débiteur impitoyable (Mt 18, 23-35).