Voici votre Dieu : Il vient lui-même et va vous sauver

Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie ! La gloire du Liban lui est donnée, la splendeur du Carmel et du Sarone. On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu. Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s’affolent : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. » Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie ; car l’eau jaillira dans le désert, des torrents dans le pays aride. La terre brûlante se changera en lac, la région de la soif, en eaux jaillissantes. Dans le séjour où gîtent les chacals, l’herbe deviendra des roseaux et des joncs. Là, il y aura une chaussée, une voie qu’on appellera « la Voie sacrée ». L’homme impur n’y passera pas – il suit sa propre voie – et les insensés ne viendront pas s’y égarer. Là, il n’y aura pas de lion, aucune bête féroce ne surgira, il ne s’en trouvera pas ; mais les rachetés y marcheront. Ceux qu’a libérés le Seigneur reviennent, ils entrent dans Sion avec des cris de fête, couronnés de l’éternelle joie. Allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s’enfuient.

Livre d’Isaïe 35, 1-10

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

« Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. » La vengeance qui vient, la revanche de Dieu, du Dieu qui, ne l’oublions pas, est Amour et Père, ne peut se réaliser à la manière humaine dans l’accablement de ceux qui Lui sont hostiles. La revanche de Dieu, c’est le triomphe de l’Amour, un triomphe qui s’est réalisé une fois pour toutes sur le bois de la croix. Cependant, de même que l’action de Dieu ne saurait se résumer à l’acte créateur et qu’Il ne limite pas à assister en spectateur à l’évolution de son œuvre, de même sa vengeance, le triomphe de l’Amour, ne saurait se borner au sacrifice de la Croix et à la résurrection qui a suivi. De tout temps, les croyants qui ont mis leur espérance en Dieu ont pu voir ce dernier les délivrer de multiples menaces et maux temporels. Quant à ceux qui ont mis leur espérance et leur confiance dans le dieu Argent, l’anti-Dieu, ils ont toujours fini par expérimenter le malheur, car il n’y a qui l’amour qui soit gage de bonheur. Si la maison commune se retrouve aujourd’hui près de la destruction, si le tissu social se désagrège résultat de la multiplication des groupes poursuivant leurs intérêts propres à l’encontre du bien commun, c’est que Dieu a été évacué des préoccupations humaines au détriment de la croissance économique, nouveau dogme à partir duquel tout est évalué. Face à un monde qui s’en va visiblement vers sa déchéance, c’est la mission des croyants de fortifier les mains défaillantes, d’affermir les genoux qui fléchissent, de dire aux gens qui s’affolent : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. »

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je mets ma confiance et mon espérance uniquement dans le Dieu qui est Amour. Face à des problèmes qui me dépassent, je fais certes tout en mon possible pour les amenuiser ou à tout le moins pour ne pas contribuer à leur aggravation, mais ce que je puis faire de mieux est de faire appel par la prière au Dieu Sauveur, hier, aujourd’hui et à jamais.