Il est où le bonheur, il est où ?

Jésus descendit de la montagne avec eux et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes. Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »

Luc 6, 17.20-26

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Tous recherchent le bonheur. Mais qu’est-ce que le bonheur ? Le dictionnaire Le Petit Robert le définit comme l’état de la conscience pleinement satisfaite. Il y a une notion de satisfaction dans le bonheur que l’on pourrait exprimer de manière quasiment mathématique comme étant l’écart entre les attentes et la réalité lorsque cette dernière surpasse ce qui était espéré. D’un point de vue spirituel, l’homme a été créé par amour, par le Dieu qui est Amour, pour l’amour, pour accueillir l’amour de Dieu et le répandre, l'amour constituant la seule chose qui lui permette d’aspirer à un bonheur stable qui trouvera sa perfection dans le salut éternel auquel il ouvre les portes.

Pourquoi Jésus déclare-t-il heureux les pauvres, ceux qui ont faim ou ceux qui pleurent ? C’est que la précarité de leur situation leur fait reconnaître le besoin qu’ils ont de l’aide des autres et de Dieu, une aide qui les incline, lorsqu’ils en sont bénéficiaires, à redonner au suivant, une précarité et une aide reçue et redistribuée qui les ouvre à l’amour qui seul peut satisfaire les besoins de leur cœur. Quant aux riches, à ceux qui se retrouvent dans une position avantageuse, ils ont tendance à ne compter que sur eux-mêmes, une indépendance qui ferme leur cœur à l’amour, cet amour qui, répétons-le, seul peut leur permettre de connaître un bonheur durable. Entendons-nous cependant, la pauvreté et la richesse ne débouchent pas automatiquement sur le bonheur et le malheur. Ce sont la reconnaissance du besoin des autres et de Dieu, l’amour accueilli et redistribué, la solidarité humaine et le partage qui ouvrent au bonheur et, par réciprocité, leur manque qui enferme dans le malheur.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je reconnais ma dépendance de Dieu et des autres. J’accueille avec reconnaissance les dons de Dieu et des autres, reconnaissance que j’exprime en redonnant au suivant, expérimentant dans le processus l’amour, cet amour seul à même de satisfaire les besoins infinis de mon cœur créé par et pour l’Amour.