Ne jugez pas, pour ne pas être jugés

Nous devons nous abstenir de juger, car le jugement est contraire à l’amour, et cela, de multiples manières. Le jugement blesse la charité, car il définit sa victime à ce qu’on lui reproche et, plutôt que de l’aider à amender sa conduite, fige cette dernière dans la mauvaise opinion émise à son sujet, rendant encore plus difficile le chemin à parcourir par celle-ci pour surmonter ses faiblesses. Au surplus, Jésus nous indique que ce sont nos propres faiblesses que nous voyons dans les autres, faiblesses qui se retrouvent souvent à un degré moindre chez ceux-ci, mais qui nous exaspèrent parce que ces autres, à la manière d’un miroir, nous retournent l’image de nous-mêmes que nous préférerions ne pas voir. Demandons-nous : « Qui suis-je pour juger ? » L’Amour incarné Lui-même s’est refusé au jugement : « Moi, je ne juge personne » (Jn 8, 15). Si toutes ces considérations ne suffisent pas à nous inciter à réfréner notre jugement, méditons ceci : « de la manière dont vous jugez, vous serez jugés ; de la mesure dont vous mesurez, on vous mesurera » ou encore dit de manière positive : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. » (Mt 5, 7) Oserons-nous prétendre ne pas avoir besoin de la miséricorde divine pour entrer dans le Royaume des cieux ?

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je me montre miséricordieux envers les autres parce que Jésus me le demande et que l’amour le commande. Je ne juge pas pour ne pas être jugé, pour ne pas me rendre inéligible à la divine miséricorde qui, seule, peut m’ouvrir les portes du Royaume éternel.