Nous portons un trésor comme dans des vases d’argile

Frères, nous portons un trésor comme dans des vases d'argile ; ainsi, on voit bien que cette puissance extraordinaire appartient à Dieu et ne vient pas de nous. En toute circonstance, nous sommes dans la détresse, mais sans être angoissés ; nous sommes déconcertés, mais non désemparés ; nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés ; terrassés, mais non pas anéantis. Toujours nous portons, dans notre corps, la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre corps. En effet, nous, les vivants, nous sommes continuellement livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre condition charnelle vouée à la mort. Ainsi la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous. L’Écriture dit : ‘J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé.’ Et nous aussi, qui avons le même esprit de foi, nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons. Car, nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus, et il nous placera près de lui avec vous. Et tout cela, c’est pour vous, afin que la grâce, plus largement répandue dans un plus grand nombre, fasse abonder l’action de grâce pour la gloire de Dieu.

Deuxième lettre de Paul Apôtre aux Corinthiens 4,7-15.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Le trésor le plus précieux que nous ayons l’opportunité de porter c’est l’Esprit Saint. Hélas, les écrins ne sont pas dignes d’accueillir un tel trésor ! Fort heureusement, cela n’empêche pas l’Esprit de s’y établir et, de là, irradier l’amour de Dieu. Quand je vois Dieu agir à travers des personnes moins que parfaites, je pense à la parabole où le maître envoie son serviteur avec ordre de ramener au repas tous ceux qu’il trouvera sans égard à leur condition, les invités s’étant récusés (Lc 14, 15-24), et je me dis que plusieurs avant elles ont dû décliner l’offre qui leur était faite de contribuer à l’action de Dieu en Le laissant aimer à travers elles.

Nous ne devons pas juger de l’action de Dieu en fonction de l’apparence ou de l’imperfection de l’outil qu’Il a choisi pour manifester son amour au monde. Mais ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages; ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort; ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l'on méprise, voilà ce que Dieu a choisi; ce qui n'est pas, pour réduire à rien ce qui est, afin qu'aucune chair n'aille se glorifier devant Dieu. (1 Co 1, 27-29) Cette apparente préférence de Dieu pour les humbles vient de ce que ces derniers, conscients des limites qui sont leurs, sont plus enclins à laisser Dieu agir et aimer à travers eux, à prêter leur concours à l’action de l’Esprit Saint, que ceux qui imputent leur bonne fortune à leur ingéniosité ou à l’ardeur de leur travail. De plus, Dieu Lui-même a fait irruption de manière tangible dans le monde sous d’humbles apparences en la personne de Jésus Christ : « N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. (Mc 6, 3)

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je réponds présent à l’appel de Dieu qui souhaite aimer en moi et à travers moi ou, du moins, je m’efforce de le faire, d’apporter mon humble coopération à la réalisation de son plan d’amour. Je me garde de juger de la présence de Dieu dans les autres et de son action à travers eux en fonction de la qualité des vases d’argile susceptibles d’accueillir son Esprit. J’évite également d’imputer aux personnes, par lesquelles la grâce passe, un mérite autre que celui d’avoir consenti à coopérer à l’action de Dieu.