Carême

L’agent premier de notre sanctification c’est Dieu Lui-même. Ce n’est pas nous qui allons vers Dieu, mais Lui qui nous attire vers Lui : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jn 6, 44). Dieu ne se contente pas de nous demander de devenir saints, de manifester la ressemblance de Lui à laquelle Il nous a créés, « Soyez saints, car moi, Yahvé votre Dieu, je suis saint » (Lv 19, 2), mais encore nous fournit-Il les moyens par sa grâce d’y parvenir. Le Carême nous remémore la période de quarante jours que Jésus a passés au désert où il y a vaincu le Tentateur pour nous (CECC 540) : « Car nous n’avons pas un grand prêtre impuissant à compatir à nos faiblesses, Lui qui a été éprouvé en tout, d’une manière semblable, à l’exception du péché. » (He 4, 15).

En cette période de Carême, à l’instar du psalmiste, implorons : « Seigneur, Dieu de l'univers, fais-nous revenir afin que nous soyons sauvés. » Ce retour vers Dieu, passe inéluctablement par la reconnaissance de nos péchés, « Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi. Contre toi, et toi seul, j'ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait. », de notre incapacité radicale à aller par nous-mêmes vers Dieu et de la nécessité de recourir à sa Miséricorde pour parvenir au salut : Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense. L’effet le plus néfaste du péché est qu’il ferme notre cœur à l’Esprit Saint dont le rôle consiste à nous indiquer le chemin conduisant à Dieu, l’amour que Dieu souhaite manifester à travers nous et à nous en rendre capables par le secours de la grâce, d’où la requête du psalmiste : Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, ne me reprends pas ton esprit saint.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Avant toute autre chose, tout exercice du culte ou pratique pieuse ou charitable, je profite de cette période de Carême pour prendre plus pleinement conscience de mon statut de pécheur et du besoin qui en découle de recourir à la divine Miséricorde pour obtenir le pardon de mes manquements passés à l’amour qui font obstacle à l’action de l’Esprit Saint en moi. Je fais cela dans le même esprit de la recommandation de Jésus « Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis reviens, et alors présente ton offrande. » (Mt 5, 23-24) Avant toute chose, je me laisse réconcilier avec Dieu, j’accueille le pardon qu’Il souhaite me donner pour peu que je reconnaisse mes offenses, mon péché.