Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. » Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. » Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même ? »

Luc 9,22-25.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Aimer c’est exactement cela : renoncer à soi-même pour donner préséance à Dieu et aux autres. En cela nous avons pour modèle le Christ, le Verbe qui s’est incarné pour nous révéler que Dieu est Amour et nous instruire sur la manière de manifester la ressemblance de Lui à laquelle nous avons été créés et qui est la capacité d’aimer, la possibilité qu’Il nous offre de Le laisser aimer à travers nous : « Lui de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix! » (Ph 2, 6-8). Le Fils de Dieu, par amour pour son Père et par amour pour nous, s’est abaissé, a renoncé aux prérogatives qui étaient siennes pour se mettre au service de l’amour, pour se mettre à notre service et nous ouvrir les portes du salut éternel. Il n’en attend pas moins de nous-mêmes : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mt 20, 25-28) En ce temps de Carême, marchons dans les pas de Jésus et de Jean Baptiste, le plus grand parmi ceux qui sont nés d’une femme (Mt 11, 11) : « il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue » (Jn 3, 30), que l’Amour en moi grandisse, et que mon amour-propre, l’amour de moi-même, diminue.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Pendant ce temps de Carême je me concentre sur une seule chose : diminuer, renoncer à moi-même, pour laisser toute la place, toute latitude, à l’Esprit Saint pour aimer en moi et à travers moi et ainsi tendre alors à la perfection de l’amour parce qu’alors ce n’est plus moi qui aimerai, mais Dieu à travers moi.