Transformés à l’image du Seigneur par l’action de l’Esprit

Frères, aujourd'hui encore, quand les fils d’Israël lisent les livres de Moïse, un voile couvre leur cœur. Quand on se convertit au Seigneur, le voile est enlevé. Or, le Seigneur, c’est l’Esprit, et là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté. Et nous tous qui n’avons pas de voile sur le visage, nous reflétons la gloire du Seigneur, et nous sommes transformés en son image avec une gloire de plus en plus grande, par l’action du Seigneur qui est Esprit. C’est pourquoi, ayant reçu ce ministère par la miséricorde de Dieu, nous ne perdons pas courage. Et même si l’Évangile que nous annonçons reste voilé, il n’est voilé que pour ceux qui vont à leur perte, pour les incrédules dont l’intelligence a été aveuglée par le dieu mauvais de ce monde ; celui-ci les empêche de voir clairement, dans la splendeur de l’Évangile, la gloire du Christ, lui qui est l’image de Dieu. En effet, ce que nous proclamons, ce n’est pas nous-mêmes ; c’est ceci : Jésus Christ est le Seigneur ; et nous sommes vos serviteurs, à cause de Jésus. Car Dieu qui a dit : ‘Du milieu des ténèbres brillera la lumière’, a lui-même brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ.

Deuxième lettre de Paul Apôtre aux Corinthiens 3,15-18.4,1.3-6.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Si la sainteté (l’Amour) définit Dieu en lui-même, la gloire est son rayonnement (És 6, 3). Elle est Dieu se communiquant dans ce qu’il est par ce qu’il fait. (Dictionnaire critique de théologie, Lacoste, Jean-Yves, PUF, Paris, 2019, p. 596)

Dieu se communique par son Esprit, son Esprit d’Amour. Nous reflétons la gloire du Seigneur, nous Lui permettons de se communiquer au monde qui nous entoure, lorsque nous ouvrons notre cœur à son Esprit Saint pour qu’Il vienne aimer en nous et à travers nous. Il n’est point d’amour authentique, qui est don de soi, qui ne prenne, de quelque manière, sa source en Dieu, la chair étant, par nature, égoïste.

La gloire du Dieu Père, Fils et Esprit, Dieu se communiquant et agissant dans le monde, demeure voilée pour ceux qui vont à leur perte, pour les incrédules dont l’intelligence a été aveuglée par le dieu mauvais de ce monde qui les empêche de voir clairement. Pour qui met sa foi uniquement en lui-même ainsi qu’en ce qu’il voit et expérimente, Dieu et son action demeurent des notions étrangères. C’est là le drame des scribes et des pharisiens, héritiers du peuple qui a expérimenté l’action de Dieu et auquel Il s’est révélé, sans que cela ne transforme leur cœur et n’altère un tant soit peu leur confiance démesurée en eux-mêmes et dans le visible : « Si votre justice (amour) ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. » (Mc 5, 20) C’est ce pas décisif que Jésus a invité l’apôtre Thomas à faire : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jn 20, 29), ceux qui croient, c’est-à-dire ceux qui acceptent de se laisser mouvoir par l’Esprit de Dieu.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

J’ouvre mon cœur à l’action de Dieu par son Esprit Saint. Je laisse Dieu aimer en moi et à travers moi, quoi qu’il puisse m’en coûter, à la suite de Jésus qui est allé jusqu’au don de sa propre vie pour manifester l’amour infini du Père : « Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse! » (Lc 22, 42)