Craignez celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne craignez pas les hommes ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »

Matthieu 10,26-33.

Moi, Jérémie, j’entends les calomnies de la foule : « Dénoncez-le ! Allons le dénoncer, celui-là, l’Épouvante-de-tous-côtés. » Tous mes amis guettent mes faux pas, ils disent : « Peut-être se laissera-t-il séduire… Nous réussirons, et nous prendrons sur lui notre revanche ! » Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable : mes persécuteurs trébucheront, ils ne réussiront pas. Leur défaite les couvrira de honte, d’une confusion éternelle, inoubliable. Seigneur de l’univers, toi qui scrutes l’homme juste, toi qui vois les reins et les cœurs, fais-moi voir la revanche que tu leur infligeras, car c’est à toi que j’ai remis ma cause. Chantez le Seigneur, louez le Seigneur : il a délivré le malheureux de la main des méchants.

Livre de Jérémie 20,10-13.

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps ne peut être que le Prince de ce monde (Jn 12,31; 14,30; 16, 11), l’antique Ennemi, le diable (Jn 13,2). Cet ennemi n’est pas qu’imaginaire. Prétendre le contraire et ne pas entretenir une sainte crainte à son égard ainsi que nous y invite Jésus, c’est s’exposer à tomber sous son influence maléfique qui cherche à nous détourner de Dieu et de son Royaume à la suite de nos premiers parents, notamment en nous enflant d’orgueil, orgueil qui va dans sa prétention jusqu’à vouloir se faire dieu, de s’arroger des privilèges divins dont ceux de déterminer ce qui est bien et ce qui est mal et de s’arroger le droit de vie ou de mort.

Les ennemis de Jérémie pouvaient fort bien avoir des corps de chair, mais à la lumière de ce qui précède et du fait que les textes des écrits sacrés illustrent à la manière des paraboles des réalités qui échappent à ce qu’il nous est donné de percevoir, nous pouvons penser que ceux-ci évoquent les esprits mauvais et le texte prend alors un tout autre sens. Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable : mes persécuteurs trébucheront, ils ne réussiront pas. Leur défaite les couvrira de honte, d’une confusion éternelle, inoubliable. Dieu fait retourner contre l’Ennemi toutes ses manœuvres pour empêcher l’expansion du Royaume à commencer par la mort du Christ sur la croix qui non seulement a payé le prix de rachat de nos fautes, mais encore a été cause de la présence permanente de Dieu parmi nous, en nous, par son Esprit Saint, le Défenseur que Jésus nous a légué en héritage. Ne dit-on pas également que le sang des martyrs est semence de chrétiens ? Une condition essentielle demeure cependant pour que Dieu combatte pour nous nos ennemis spirituels : être humbles, se reconnaître pécheurs, mettre notre confiance en Lui plutôt qu’en nous pour espérer la victoire.

Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? (Lc 10, 25)

Je me reconnais pécheur et je mets ma confiance uniquement dans le Seigneur et dans son Esprit pour vaincre les tentations qui m’assaillent.